Espagne législatives. Pedro Sanchez résiste

Donnée largement gagnante depuis des mois par tous les sondages, la droite espagnole ne devance dimanche soir que de justesse les socialistes du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui, contre toute attente, conserve une chance de se maintenir au pouvoir grâce au jeu des alliances, selon des résultats officiels.

Karim Rachad avec AFP

Le Parti populaire espagnol (PP, droite) a remporté les élections générales anticipées, organisées dimanche en Espagne, avec 32,91% des voix et 136 sièges au Congrès des députés, suivi du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, gauche), qui a récolté 31,77% des suffrages et 122 sièges, selon les résultats publiés par le ministère espagnol de l'Intérieur, après dépouillement de 98% des voix.

Les deux principales formations politiques en Espagne sont suivies, selon ces résultats, du parti d'extrême droite Vox, avec 12,40% des voix et 33 sièges, et du parti d’extrême gauche Sumar, avec 12,29% des voix (31 sièges).

Le parti de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) a récolté 1,93% des voix et 7 sièges et la formation Ensemble pour la Catalogne a obtenu 1,64% des suffrages et 7 sièges. EH Bildu s’est adjugée 6 sièges, tandis que le Parti nationaliste basque (PNV) a remporté 6 sièges.

Les partis Bloc nationaliste de Galice (BNG), Coalition Canarienne (CC) et l’Union du peuple Navarre (UPN) ont obtenu un siège chacun.

Le PP avance par rapport aux précédentes élections, en 2019, mais était loin des 150 sièges que visait Feijóo. La majorité absolue nécessaire pour gouverner est de 176.

Par ailleurs, Pedro Sánchez, au pouvoir depuis cinq ans, se trouve dans une meilleure position que son rival et peut espérer se maintenir au pouvoir, car il a une chance d'obtenir le soutien des partis basques et catalans pour qui Vox est un épouvantail.

Si aucune majorité viable ne se dessinait, de nouvelles élections pourraient avoir lieu, dans un pays qui a connu quatre élections générales entre 2015 et 2019.

Les sondages réalisés au cours des derniers jours, et dont les résultats ont été publiés à la fermeture des bureaux de vogte à 18H00 GMT, prédisaient tous une large victoire du PP et même la posibilité d'une majorité absolue avec l'appui de Vox.

Après avoir voté, M. Feijóo, ancien baron régional du PP qui espérait que son "moment" était "venu" de diriger le pays, avait déclaré espérer que l'Espagne "entame une nouvelle ère".

Faisant campagne sur son bilan, plutôt bon en matière économique, Pedro Sanchez a surtout agité la peur de l'extrême droite pour tenter de mobiliser l'électorat effrayé par une entrée de Vox au gouvernement.

Une coalition gouvernementale entre le PP et Vox aurait marqué le retour au pouvoir de l'extrême droite en Espagne pour la première fois depuis la fin de la dictature franquiste en 1975, il y a près d'un demi-siècle.

M. Sánchez pourrait avoir bénéficié d'une forte mobilisation de la gauche, la participation ayant atteint près de 70%, soit 3,5 points de plus que lors du dernier scrutin, en novembre de 2019.

Près de 2,5 millions d'Espagnols ont voté par correspondance, un chiffre record dû au fait que ce scrutin était le premier organisé en plein été.

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