La "guerre" de Achoura fait des morts
Le vrai sens de jouer avec le feu

La célébration de Achoura fait encore des victimes. Deux enfants ont trouvé la mort jeudi soir à Salé et à Settat à cause d'explosions de bouteilles de gaz jetées dans les flammes de "Cheâala"...

Encore des drames survenus dans la nuit de Achoura. Particulièrement appréciée par les enfants, cette fête est devenue synonyme d'incidents graves et de mort. La soirée du jeudi 27 juillet a été tragique : Deux enfants ont trouvé la mort à Salé et à Settat à cause de pratiques irresponsables et dénuées de bon sens.

Morte à cinq ans

Agée à peine de cinq ans, une fillette est décédé au quartier Sidi Moussa à Salé après l'explosion d'une bonbonne de gaz. Cette dernière a été jeté au milieu des flammes d'un gigantesque feu ( Che3ala) alimenté de pneus usés en pleine rue. Jouant autour du feu avec ses camarades et ses petits voisins, l'enfant a été touchée de plein fouet par les éclats de la bouteille explosée, rapporte notre confrère Kifache.

Transportée en urgence à l'hôpital, elle succombe aussitôt à ses blessures. Un ressortissant ivoirien en situation irrégulière au Maroc a été arrêté quelques heures après l'incident. En garde à vue actuellement, le mis en cause fait l'objet d'une enquête judiciaire sous la supervsion du procureur pour élucider les circonstances de cette tragédie et déterminer les responsabilités.

Jouer avec le feu

Un autre drame et une autre explosion cette fois-ci à Settat. Un mineur âgé de 17 ans a perdu la vie et un autre a été grièvement blessé, jeudi soir. La cause ? Une autre explosion de bouteille de gaz lancée dans les flammes. D'après les premiers éléments dévoilés par les autorités locales, l'accident mortel est survenu vers 23h00 à Diour Itissalat sur la route reliant Ben Ahmed à Settat.

Des adolescents avaient mis le feu à des pneus avant d'y jeter une petite bonbonne de gaz. L'explosion provoquée a causé de graves blessures à deux mineurs. L'une des deux victimes est décédée tandis que l'autre se trouvait actuellement dans un état critique sous surveillance médicale à l'hôpital provincial Hassan II de Settat. Une enquête a été aussitôt ouverte par les services compétents, sous la supervision du parquet.

Fête ou guerre ?

Célébrée les neuvième et dixième jours de Moharram, premier mois du calendrier de l’Hégire, la fête de Achoura a une forte symbolique dans la culture et la tradition marocaine. Moment de partage et de festivité, Achoura reste l'une des fêtes les plus appréciées par grans et petits.

Toutefois,ces dernières années avec l'avénement de pratiques "intruses" et particulièrement dangereuses voire suicidaires, cette fête est devenue synonyme d'accidents graves, de blessures, de brulures, d'infirmités et d'incendis. Entre dégâts matériels et physiques, ce moment de fête s'est vite transformé en source d'inquitéude et d'insécurité voir de deuil.

Les pétards, les "matières explosives" et autres feux d'artfices non autorisés continuent d'innonder le marché en mettant en danger la sécurité des citoyens malgré les efforts et les contrôles effectués par les autorités.

Rappelons que mardi dernier, des opérations policières menées à Rabat et à Casablanca ont permis de saisir 19.992 pétards et feux d’artifice et d’interpeller cinq personnes, dont un mineur âgé de 16 ans, pour leur implication présumée dans la possession et le trafic de ces produits de contrebande.