Crise des cafés. Un S.O.S. pour sauver une activité en péril
Le secteur des cafés est en crise. Les causes sont multiples et complexes générant des inquiétudes parmi les professionnels.

Le secteur des cafés et restaurants au Maroc est actuellement en crise, en raison de causes multiples et complexes, allant des décisions gouvernementales controversées à la prolifération du secteur informel, ce qui suscite des inquiétudes parmi les professionnels.

Les cafetiers sont actuellement confrontés à une crise majeure qui suscite de vives préoccupations au sein de la communauté des professionnels.

Décisions gouvernementales et locales contestées

En septembre dernier, la CNSS a décidé d'annuler partiellement et temporairement les pénalités de retard, les frais de recouvrement et les amendes en réponse aux pressions exercées par la Fédération Nationale des Propriétaires de Cafés et Restaurants (FNPCRM) et aux préoccupations croissantes des professionnels du secteur. Noureddine El Harrak, président de la FNPCRM, a souligné que cette décision vise à alléger les charges financières pesant sur les établissements du secteur pour contribuer à leur relance. Il a également dénoncé certaines pratiques abusives de contrôleurs de la CNSS, expliquant que ceux-ci ont profité de la mise en œuvre du grand projet royal lié à la couverture sanitaire et sociale pour exercer des pressions excessives sur les établissements, les obligeant à payer des sommes exorbitantes.

Prolifération du secteur informel

Outre les problèmes liés à la CNSS, les professionnels du secteur sont confrontés à des défis locaux, notamment « des révisions fiscales aléatoires entreprises par certains maires », selon les dires d'El Harrak. Ces révisions fiscales ont conduit à des prélèvements auprès de la plupart des établissements pour l'utilisation temporaire de biens publics sans autorisation préalable, ce qui constitue une violation flagrante de la loi 57.19 sur les biens immobiliers des collectivités territoriales.

El Harrak pointe également du doigt la prolifération alarmante de cafés non autorisés et de restaurants mobiles sur l'ensemble du territoire marocain. Il déclare : « Cette situation anarchique a été exacerbée par la délivrance de licences sans conditions adéquates, notamment l'absence de création d'installations sanitaires appropriées. Cette prolifération a entraîné la fermeture de nombreuses unités du secteur », déplore le professionnel.

Mesures d’urgence

Face à ces défis, El Harrak souligne la nécessité de réformes et d'actions immédiates pour protéger un secteur essentiel en termes d'emploi, d'investissement et de contribution à l'économie nationale. Dans cette optique, la FNPCRM appelle à la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire chargée d'examiner les abus commis par certains contrôleurs de la CNSS. Elle demande également la réalisation d'une enquête sur le terrain pour évaluer la faisabilité de l'application des lois et la réglementation du secteur. De plus, la fédération sollicite l'intervention du ministère de l'Intérieur pour mettre fin à la prolifération du secteur informel et appelle à la publication de directives à l'intention des gouverneurs et préfets afin de réglementer le secteur de manière plus appropriée.