« L'Afrique consomme chaque année 300 millions de tonnes de céréales, mais ne produit que 200 millions de tonnes, ce qui signifie que près d'un tiers de la consommation alimentaire doit être importé », alerte Rob Groot, directeur de l'industrie et des partenariats au centre international pour le développement des engrais (IFDC). Pour lui, l'un des défis majeurs auxquels est confronté le continent actuellement est l'accès aux intrants agricoles, tels que les semences et les engrais, qui sont essentiels pour améliorer la productivité agricole.

Groot relève également que si l'Afrique importe des céréales, elle exporte aussi des engrais. Il cite l’exemple du Maroc ou encore du Nigéria considérés comme de grands exportateurs. Cependant, il reste convaincu qu’il y a un manque d'engrais en Afrique, même si certains pays en exportent. Pourquoi ? « C’est surtout parce que les petits producteurs ne parviennent pas à accéder à ces engrais en raison de contraintes financières, du manque d'organisation des filières agricoles et du sous-développement des chaînes de valeur. « Ces éléments jouent un rôle crucial dans cette problématique », insiste-t-il.

Concernant le positionnement du Maroc, il juge que le Maroc demeure un acteur clé dans le développement agricole en Afrique. « Le pays est un grand exportateur d'engrais et contribue à combler une partie de la demande en intrants agricoles sur le continent », affirme-t-il ajoutant par ailleurs que le rôle du Maroc ne se limite pas à la fourniture d'engrais. « Je pense que le rôle du Maroc en Afrique est souvent sous-estimé alors que le pays sert de modèle en matière de diversification agricole, d'amélioration de la productivité et de création de chaînes de valeur intégrées », détaille le professionnel notant que « le partenariat entre le Maroc et l"Afrique est essentiel pour relever les défis agricoles et promouvoir un développement durable dans le secteur ».