H. Serghini: "Pour financer les start-ups, un long chemin reste à parcourir"
Hicham Zanati Serghini, DG de Tamwilcom.

L'accès au financement des TPME et des start-ups en Afrique, et au Maroc en particulier, a connu des avancées significatives, mais il subsiste encore de nombreux défis à relever. Explications du DG de Tamwilcom, Hicham Zanati Serghini.

Le principal défi actuel pour les entreprises, en particulier les TPME, réside dans l'accès au financement. Selon Hicham Zanati Serghini, directeur général de Tamwilcom, le Maroc a accompli des progrès notables dans ce domaine au cours des dix dernières années. En comparant la situation actuelle à celle d'une décennie précédente, il constate une nette, en particulier pour les TPME. En 2013, seulement environ 2 000 à 3 000 TPME par un financement obtenu grâce à divers instruments. Cependant, en 2022, ce nombre a considérablement augmenté, atteignant 65 000 entreprises. De plus, les montants alloués au financement ont connu une augmentation significative, passant de 2 à 3 milliards de dollars par an à 30 milliards de dollars, grâce aux instruments de garantie couvrant l'ensemble du cycle de vie des entreprises.

Soutien renforcé du secteur bancaire

En ce qui concerne le secteur bancaire, en 2013, les crédits accordés aux TPME représentaient environ 24 à 25 % du total des crédits octroyés par ce secteur. Cependant, en 2022, cette part avait augmenté pour atteindre environ 45 %. Selon Hicham Zanati Serghini, le secteur bancaire soutient davantage les TPME par rapport au passé, bien que des efforts supplémentaires soient nécessaires pour continuer à progresser.

Il met l'accent également sur la nécessité de mise en place de solutions sur mesure pour certains segments spécifiques de l'économie, notamment les start-up. « Le fonds Innov Invest a joué un rôle crucial dans le développement de l'écosystème des start-up en finançant plus de 500 d'entre elles », détaille-t-il.

Défis à relever

Hicham Zanati Serghini estime que la préoccupation concernant l'accès au financement est partagée par de nombreux pays africains. Cependant, il met en garde contre une approche uniforme, alors que la situation varie considérablement d'un pays à l'autre. « En Afrique subsaharienne, il existe d'importants investissements dans un certain nombre de start-ups, mais ces investissements sont principalement concentrés sur un ou deux domaines technologiques spécifiques, tels que la fintech ou la mobilité », affirme le professionnel ajoutant que « cette La disparité est due aux différences de réglementation et de développement du secteur bancaire entre les pays. Il note que, contrairement au Maroc, qui bénéficie d'une supervision solide et d'un secteur bancaire bien régulé, Certains pays d'Afrique subsaharienne ont une réglementation moins contraignante, et certaines régions ne sont pas encore bien intégrées dans l'économie. Pour combler ces disparités, « davantage d'investissements sont nécessaires, en particulier dans des domaines tels que la fintech », admet Serghini.

Cependant, au niveau du continent africain dans son ensemble, Hicham Zanati Serghini souligne que des progrès sont nécessaires pour développer des modèles économiques davantage axés sur l'innovation, notamment dans des secteurs à forte croissance tels que l'agritech et le hightech, qui restent sous-investis malgré leur importance pour l'avenir de l"Afrique.