Le nouveau programme d'aide au logement vu par la FNPI
Le programme d'aide au logement, dont l'entrée en vigueur est prévue pour le 1er janvier 2024, s'étalera sur la période 2024-2028.

Les promoteurs immobiliers se déclarent prêts à participer activement à la réalisation du nouveau programme d'aide pour l'accès au logement. Cependant, ils insistent sur la nécessité d'un "engagement de toutes la parties prenantes" pour mener à bien ce projet." Explications du vice président de la FNPI, Anice Benjelloun.

« La FNPI s’engage à jouer un rôle actif dans la réalisation de ce programme d'aide pour l'accès au logement présenté récemment devant Sa majesté le Roi Mohammed VI », promet le vice président de la fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), Anice Benjelloun.

Engagement collectif

Il note par ailleurs que les promoteurs ne sont qu'un maillon de la chaîne. « Pour la réussite de ce programme, il est essentiel que tous les intervenants contribuent. Nous devons travailler tous ensemble, main dans la main, et mettre en place tous les mécanismes nécessaires pour mener à bien ce projet », insiste-t-il.

Le représentant de la FNPI invite donc l'administration à coopérer pleinement. « L'administration doit éviter les blocages et les retards. Sinon, nous n'y parviendrons pas. Elle doit également faire preuve de responsabilité, faciliter les procédures et encourager les investissements dans un esprit de collaboration », précise-t-il. Selon lui, les banques doivent également s'engager. « Le pouvoir d'achat des ménages est gravement affecté aujourd'hui par divers facteurs, il est donc crucial d'ouvrir le robinet des crédits avec des conditions avantageuses pour les acquéreurs, à l'image du programme Fogarim, qui a prouvé son efficacité grâce à la garantie de l'État », explique Benjelloun, rappelant que la production ne suffit pas ; il faut également que le pouvoir d'achat permette l'acquisition.

A.Benjelloun souligne en outre que d'autres acteurs doivent réexaminer leur contribution pour la réussite de ce programme, notamment « les régies qui doivent adopter une approche patriotique et mettre en place des conditions abordables pour les promoteurs, ce qui bénéficiera finalement aux acquéreurs finaux », ajoute-t-il.

Les nouveaux standards à définir

Quant à l'impact attendu, le ministère de tutelle précise que ce programme, dont l'entrée en vigueur est prévue pour le 1er janvier 2024 et s'étalera sur la période 2024-2028, vise à révolutionner l'approche de l'accès à la propriété en apportant un soutien direct au pouvoir d'achat des ménages, grâce à une aide financière directe. Son objectif est de répondre aux besoins en logement de deux catégories sociales, à savoir les ménages à revenu modéré et la classe moyenne.

Sur le plan économique, A.Benjelloun est convaincu que cette mesure revitalisera le secteur, actuellement en proie à une profonde crise en raison de la hausse exponentielle des prix des matériaux de construction (d'environ 30 %), de l'augmentation du coût du foncier... Cependant, la profession exhorte le ministère de l'habitat à clarifier le dispositif dédié au logement social. De plus, selon A.Benjelloun, il est essentiel de mettre en place un cahier de charges pour le logement de standing moyen afin de définir la typologie des logements à produire, les dimensions et les caractéristiques. "Il est crucial de clarifier ces points rapidement. À l'heure actuelle, nos membres nous informent que de nombreux acheteurs contactent nos commerciaux pour savoir s'ils pourront bénéficier du nouveau mécanisme d'aide. Nous constatons déjà un ralentissement des transactions et des ventes en raison de l'incertitude et du manque de visibilité, à la fois du côté des promoteurs et des acheteurs", confie le vice président de la FNPI. 

Appel à réduire les taxes parafiscales

Interrogé sur les attentes de la profession en ce qui concerne la loi de finances 2024, le professionnel souligne que l'unique incitation susceptible de dynamiser les acteurs serait une plus grande flexibilité de la part de l'administration. « Nous ne sollicitons pas une défiscalisation du secteur, mais plutôt une harmonisation avec les normes internationales du domaine de la construction. Les logements neufs sont soumis à la TVA, mais ils sont également assujettis à de multiples autres taxes, notamment les droits d'enregistrement et de conservation foncière, les taxes des régies, les taxes communales, les taxes des agences urbaines, de la protection civile, etc. Tout ceci constitue un fardeau financier significatif, spécifique au Maroc », déplore Benjelloun, ajoutant que si nous continuons à imposer des taxes parafiscales à la profession, il deviendra difficile d'atteindre les objectifs fixés, notamment la production de logements abordables. « Pour que le secteur puisse prospérer, il est impératif de s'aligner sur les pratiques internationales et de réviser cette taxation excessivement élevée », conclut-il.