Décarbonation. Comment accélérer le processus ?
Adil Rais, président de la CGEM Nord.

La transition vers une industrie décarbonée représente un enjeu majeur pour l'avenir du Maroc, tout comme pour le reste du monde. Ce défi est d'envergure, et les opportunités qui se présentent sont prometteuses. Cependant, le secteur est t-il prêt à relever ce défi ? et comment accélérer ce processus ? Avis du président de la CGEM Nord, Adil Rais.

Le passage à une économie plus verte implique une transition énergétique majeure, avec un accent particulier sur les énergies renouvelables telles que l'énergie solaire et éolienne. Pourtant, cette transition ne peut pas reposer uniquement sur les initiatives gouvernementales. Les entreprises, en particulier celles qui ont une demande énergétique élevée, ont un rôle essentiel à jouer dans ce processus. Selon le président de la CGEM Nord, pour que cette transformation soit couronnée de succès, il est impératif d'impliquer davantage le secteur privé, notamment en encourageant l'autoproduction d'énergie renouvelable. « Cette autoproduction d'énergie peut être un moyen clé pour les entreprises de contribuer à cette transition en produisant leur propre électricité à partir de sources renouvelables », souligne Adil Rais.

Cependant, pour que l'autoproduction devienne une réalité, il est essentiel selon lui, que les entreprises puissent facilement injecter l'énergie qu'elles produisent dans le réseau national. Adil Rais insiste aussi sur la nécessité de la simplification des procédures et l’accélération du processus. «Il faut publier rapidement le décret pour l'injection. Il est essentiel également de déterminer dans les plus brefs délais si les infrastructures de l'ONEE sont prêtes à recevoir cette énergie verte », préconise t-il, sinon, « nous risquons de perdre des opportunités d'injection d'énergie verte par des entreprises qui sont prêtes à contribuer au réseau », ajoute t-il.

La transition vers une économie verte ne se limite pas uniquement au secteur de l'énergie. D'autres secteurs, tels que les transports, jouent également un rôle essentiel. La voiture électrique est un exemple de cette transition, mais « son adoption est entravée par des coûts élevés, déplore Rais ajoutant que « pour encourager davantage l'investissement dans les véhicules électriques, il est essentiel de mettre en place des incitations appropriées ».

Sur la charte de l’investissement, Adil Rais, estime qu’elle revêt une importance majeure. Elle fournit un cadre pour l'octroi de subventions et d'autres incitations aux investisseurs, mais, selon le président de la CGEM Nord, elle doit être complétée par des dispositifs administratifs efficaces. « Les entreprises doivent bénéficier d'une clarté et d'une simplicité dans les autorisations nécessaires pour leurs projets, et les délais d'obtention de ces autorisations doivent être réduits au maximum », suggère t-il. La réactivité et l'efficacité, d’après le même intervenant, sont essentielles, car les investisseurs, nationaux et internationaux, recherchent des environnements favorables à l"investissement.