Colombie. Les députés épluchent les comptes de campagne du président Petro
Gustavo Petro. Les ennuis commencent

La chambre des députés de Colombie a décidé d'ouvrir une enquête contre le président Gustavo Petro pour des délits présumés de financement de sa campagne électorale en 2022.

En juillet dernier, le fils aîné du président, Nicolas Petro, avait été capturé pour blanchiment d’argent et enrichissement illicite. Il avait reconnu devant les enquêteurs que son père "était au courant" des financements illicites de la campagne électorale qui l’a mené à la tête du pays.

Suite à ces aveux, le bureau du procureur général a demandé à la commission d'accusation de la Chambre des députés, au Conseil national électoral et à la Cour suprême d'enquêter pour déterminer si des délits ont été commis dans le cadre du financement de la campagne du président Petro.

"Nicolas Petro a fait des déclarations sur un acte criminel présumé » en relation avec des « entrées d'argent apparemment sale dans la campagne présidentielle de Gustavo Petro", indique l'acte d'accusation repris par la revue colombienne Semana.

Selon ce document, le procureur informe la commission que le 25 septembre dernier "il avait présenté une accusation écrite contre Nicolas Petro pour les délits d'enrichissement illicite et de blanchiment d'argent".

Pour cette raison, la commission d'accusation a pris la décision d'ouvrir une enquête préliminaire contre le président afin d'évaluer les preuves accumulées par le Procureur Général.

"Après avoir analysé les copies, la commission d'accusation a le plaisir d'informer que l'ouverture d'une enquête préliminaire contre le Président de la République Gustavo Petro a été ordonnée. Des preuves ont également été demandées afin de clarifier les faits", indique un communiqué repris par Semana.

La décision a été prise ce mercredi et l'on s'attend à ce que les détails des preuves qui seront présentées pour examiner les accusations portées contre la campagne de Petro soient annoncés dans les prochains jours, selon la même source.

Semana fait observer que « le président Petro n'est pas certain du sort qui lui sera réservé par la commission d'accusation », étant donné que le gouvernement ne dispose pas d’une majorité qualifiée et permanente pour freiner l’accusation.

Lors de l'interrogatoire, Nicolas Petro a également porté de graves accusations contre la première dame, Verónica Alcocer, et l'a associée à des "pots-de-vin" et à d'autres actes de corruption présumés.

Il a également assuré que Laura Sarabia, le bras droit de Petro, a toujours été au courant du financement de la campagne.