Cités universitaires: C'est la cata !
Un rapport peu avantageux sur l'état des cités universitaires

La mission d'information de la Chambre des représentants sur les cités universitaires vient de dévoiler son rapport. Un état des lieux désastreux souffrant de plusieurs insufisances et sur plusieurs niveaux. Les détails.

Le rapport de la mission d'information de la Chambre des représentants sur les cités universitaires est sans appel ! Au bout d'une année d'investigation, de travail sur le terrain et de visites dans les différents cités, la commission vient de dévoiler les détails peu avantageux de son rapport.

Dressant un constat préoccupant, le document pointe du doigt diverses lacunes et anomalies au sein des résidences estudiantines. Cette "mission exploratoire temporaire" a en effet concerné neuf cités universitaires reprsentatives dans différentes villes du Royaume. Le rapport final fera l'objet d'une discussion en commission et en présence du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, le mardi 30 janvier.

Situation catastrophique

Surpopulation, infrastructures vétustes, hygiène approximative, sécurité, sous-financement, bureaucratie... Les auteurs du rapport n'y vont pas de main morte ! Ils relèvent d'importantes défaillances affectant considérablement la qualité de vie dans les cités universitaires marocaines. Selon les conclusions de cette enquête parlementaire, seule une initiative d'envergure et un plan global pourrait sauver la mise et moderniser ces structures vieillissantes et complètement inadaptées aux besoins actuels de la population estudiantine.

Pour commencer, la commission fait un premier constat concernant les infrastructures : Vétustes, dépourvues d'équipements adéquats et nullement adaptées aux besoins des étudiants. Selon le rapport, la grande majorité des chambres visitées sont étroites, mal ventilées et rongées par l'humidité. Un espace de vie complètement "insalubre" pour les étudiants. Le rapport décrit un mobilier vieillissant, défraîchi, des matelats en mauvais état et des installations sanitaires défectueuses.

Ceci sans parler de l'insuffisance des équipements collectifs, des salles de travail et de sport, des espaces de détente et de loisirs. L'internet fait également défaut dans ces cités qui restent bien loin de la nouvelle réalité et des nouveaux besoins des étudiants actuels.

Surpeuplement

Autre critique et pas des moindre: Le surpeuplement. Jusqu'à quatre étudiants par chambre, la commission déplore " l'entassement et la promiscuité ". Des conditions de vie indaptées qui génèrent les tensions entre occupants et induisent de l'incivisme tout en nuisant à la sérénité des lieux ", note le rapport.

Pire encore, la commission a pu constater la situation désastreuse des infrastructures sanitaires. Entretien insuffisant voire absent, odeurs désagréables, saleté... Le tableau est peu réjouissant dans les cités universitaires qui s'apparentent plutôt à des bidonvilles à en croire les descriptions de la commission parlementaire. Autre point noir : L'insécurité dans ces résidences censées être bien surveillées. Le rapport déplore la quasi-absence de dispositifs de sécurité ce qui laisse libre cours aux intrusions d'étrangers, aux agressions et aux vols. Une situation que le mode de gestion centralisé et bureaucratique n'arrange nullement. Tout au contraire.

Mise à niveau en urgence

Pointant du doigt le sous-financement, la commission appelle le gouvernement à lancer en urgence un plan de réhabilitation des cités existantes. Cela en parrallèle avec un programme de construction massive de nouvelles résidences afin de désengorger les structures existantes et accueillir les nouvaux arrivés. Pour optimiser ces actions et développer l'offre, les membres de la commission préconisent l'implication du secteur privé à travers des partenariats public-privé.

S'exprimant au parlement, Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, a déjà affirmé  l'engagement de son département dans le développement et l’amélioration des services sociaux destinés aux étudiants. Le responsable a noté une augmentation significative de la capacité d’accueil des cités universitaires pour l’année en cours, avec l’inauguration de nouveaux centres à Taza (1300 lits), Kénitra (1800 lits) et Agadir (1600 lits).

D'autres projets d’extension sont au programme tels celui de la cité universitaire à Nador (820 lits) et du premier complexe universitaire Souissi (1200 lits). Miraoui a également annoncé l’ouverture d’une nouvelle résidence à Agadir en partenariat avec le secteur privé, offrant une capacité d’accueil de 574 lits. D'autres projets sont en cours de réalisation à Fès (1600 lits), Mohammedia (1400 lits) et Al Hoceima (1400 lits), en plus de 11 résidences étudiantes en partenariat avec le secteur privé, offrant une capacité totale de 6523 lits, affirme le ministre.