Le Maroc à la CAN. Oui c'est une défaite. Non ce n'est pas la fin
Les Lions de l'Atlas. On vous fait des reproches, mais vous restez grands.

A la CAN 2023, l’équipe qui a eu le plus de pression est l’équipe marocaine. C’est un fait. Tout le monde voulait en découdre avec la quatrième formation du mondial 2022. C’est déjà beaucoup et le coach Walid Regragui, qui en état conscient, en avait avisé ses joueurs.

Le passage du Onze national aux huitièmes n’était pas du tout facile. L’Afrique a changé et on a vu des équipes émerger de nulle part et faire des miracles, la Mauritanie, la Guinée Conakry et le Cap-vert ont complètement changé la donne et terrorisé certaines équipes qui avaient une certaine histoire, bien que lointaine, qui sont sorties de la compétition à la dernière place de leur groupe. 

On peut reprocher tout ce qu’on veut à l’équipe marocaine qui a raté sa qualification aux quarts de  finales, certes, mais on n’a pas le droit d’être trop sévère. La performance exceptionnelle du Mondial marque son bilan pour toujours. Et puis, que ce soit le coach ou les joueurs tout le monde s’accorde à dire qu’il y a eu défaillance et que chacun, surtout le coach, en assure toute la responsabilité. Tout est compréhensible côté technique, il n’y a rien à dire.

Cependant, on ne peut pas passer sous silence quelques comportements incongrus et inadmissibles de la part de champions mondiaux. Walid Regragui dont la qualité de stratège et d’entraîneur de grande valeur ne peut être remise en cause est sorti de son rôle en s’accrochant avec le joueur de RDC. C’était un geste inutile et il a failli lui coûter cher. Les joueurs aussi ont été en deçà de ce qu’on attendait d’eux. Les images de En-Nseyri courant vers les vestiaires pour rattraper un joueur de RDC et Bounou qui le tenait par le teeshirt étaient affligeantes. On peut tolérer toutes les défaillances techniques mais pas les écarts de conduite. Vous êtes une équipe de classe mondiale, vous êtes treizièmes au classement international et premiers en Afrique. Tout de même, cela impose un style particulier et une attitude irréprochable. 

Quoi qu’il en soit, le résultat de la CAN n’est qu’un moment dans l’histoire. Il ne va pas effacer tout ce qui a été réalisé. L’Académie Mohammed VI et ses lauréats qui enchantent les stades, l’organisation de la Can 2025 et la participation à celle du Mondial 2030 aux côtés du Portugal et de l’Espagne, les nombreuses compétitions organisées au Maroc, les performances des équipes féminines et des jeunes… C’est pas mal. 

La sortie de la CAN est l’échec d’une participation ponctuelle, pas de la vision globale qui a atteint le sommet au dernier mondial. Et c’est justement pourquoi, même s’ils étaient tristes à l’issue du match, les fans marocains ont quand même chanté et dansé.