Emploi. 157.000 postes perdus en 2023.
Le taux de chômage est passé de 11,8% à 13% entre 2022 et 2023.

Après une perte de 24.000 postes d’emploi une année auparavant, l’économie nationale a perdu, en 2023, 157.000 postes. Le chômage a grimpé de 138.000 personnes, atteignant un taux national de 13%.

Après une perte de 24.000 postes d’emploi une année auparavant, l’économie nationale a perdu, en 2023, 157.000 postes., selon le HCP. 

Entre 2022 et 2023, l'économie marocaine a connu des fluctuations notables sur le front de l'emploi, avec des pertes nettes de 157.000 postes. Cette situation résulte d'une création contrastée de 41 000 emplois en milieu urbain et d'une perte significative de 198.000 en milieu rural. Par type d’emploi, 50.000 postes d’emplois rémunérés ont été créés, résultat d’une création de 59.000 postes en milieu urbain et d’une perte de 9.000 en milieu rural. L’emploi non rémunéré a, de son côté, connu une baisse de 209.000 postes, due essentiellement au recul de ce type d’emploi en milieu rural de 190.000 postes et de 19.000 postes en milieu urbain.

Le secteur des BTP a émergé en tant que contributeur majeur, ajoutant 19 000 emplois, tandis que les services ont apporté 15 000 emplois, et l'industrie et l'artisanat ont enregistré une hausse de 7.000 postes. En revanche, le secteur de l'agriculture, de la forêt et de la pêche a subi une perte massive de 202 000 emplois.

Chômage et sous-emploi en hausse

Le volume du chômage a augmenté de 138 000, portant le total à 1 580 000 personnes, avec une hausse du taux de chômage national de 11,8% à 13%. Cette hausse est la conséquence d’un accroissement de 98.000 chômeurs en milieu urbain et de 40.000 en milieu rural

Les taux les plus élevés se trouvent chez les jeunes de 15 à 24 ans (35,8%), les diplômés (19,7%), et les femmes (18,3%).

Le sous-emploi a également connu une hausse, passant de 972.000 à 1.043.000 personnes, avec des taux variant de 8,7% en milieu urbain à 11,6% en milieu rural. Par ailleurs, au cours de cette période, le chômage a été marqué par la hausse de la proportion des personnes récemment en chômage. La part des personnes en situation de chômage depuis moins d’un an s'est élevée de 31,3% à 33,3%. Ainsi, la durée moyenne de chômage est passée de 33 mois à 32 mois. D’un autre côté, 27,8% des chômeurs se sont retrouvés dans cette situation suite à l’achèvement ou l’arrêt des études et 27% suite au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement.

Recul du taux d'activité

Durant la même période, le Maroc a enregistré un déclin du taux d'activité, s'établissant à 43,6%, en recul de 0,7 point. Ce phénomène est le résultat d'une double dynamique démographique et économique. L'accroissement de 1,4% de la population en âge d'activité a exercé une pression sur le marché du travail, alors que la population active a légèrement décru de 0,2%. Cette tendance à la baisse est plus prononcée en milieu rural, où le taux d'activité a chuté de manière significative de 1,8 point, passant de 49,1% à 47,3%. En revanche, en milieu urbain, la diminution est plus modérée, se situant à 0,1 point, avec un taux oscillant entre 41,9% et 41,8%. Cette évolution impacte également les disparités entre les genres. Les femmes ont vu leur taux d'activité régresser de 0,8 point, atteignant désormais 19%, tandis que les hommes ont enregistré une baisse de 0,6 point, fixant leur taux à 69%.

De son côté, le taux d’emploi a reculé de 39,1% à 38% au niveau national (-1,1 point), enregistrant une baisse de 2,2 points en milieu rural, passant de 46,5% à 44,3%, et une baisse de 0,5 point en milieu urbain, passant de 35,3% à 34,8%. Ce taux a baissé 1,4 point pour les hommes et de 0,9 point pour les femmes

Cinq régions concentrent 72,6% de la main-d'œuvre, avec Casablanca-Settat en tête. Ces régions affichent des taux d'activité supérieurs à la moyenne nationale, tandis que les taux de chômage les plus élevés sont observés dans les régions du Sud et de l'Oriental.