Stress hydrique en Afrique. Comment s'en sortir?
Louise Fresco, ancienne directrice du département agriculture à la FAO et de l'université de Wageningue, aux Pays-Bas.

Louise Fresco, ex-directrice du département agriculture à la FAO, encourage une agriculture durable en Afrique face au stress hydrique, appelant à la prise de conscience et à l'engagement des jeunes.

Bien que l'intensité du stress hydrique varie d'une région à l'autre, la gestion de l'eau demeure une préoccupation majeure. Dans certaines parties de l'Afrique, Louise Fresco, ancienne directrice du département agriculture à la FAO, affirme, en marge de la semaine de la science organisée par l'UM6P, que le stress hydrique est absolu, se manifestant par des précipitations rares ou une forte concentration d'eau en peu de temps, limitant ainsi son utilisation. La question de l'utilisation efficace de cette ressource vitale est tout aussi cruciale, en particulier dans les cultures gourmandes en eau. Louise Fresco, note que la solution n’est pas de bannir ce type de cultures. La véritable réponse, selon elle, réside dans une prise de conscience de l'efficacité. Elle préconise ainsi le recours à des initiatives telles que le captage d'eau, y compris des réservoirs souterrains pour maximiser l'utilisation de cette ressource précieuse, le recyclage de l'eau pour minimiser les pertes, soulignant l'importance d'une gestion consciente des ressources. Cela est d'autant plus crucial étant donné le défi croissant de la diminution de la main-d'œuvre agricole, résultant de la migration des jeunes vers les zones urbaines.

Sur la gestion des sols, Louise Fresco estime qu’il n'existe pas de solution universelle en agriculture africaine. Elle recommande une approche régionale spécifique, guidée par des politiques nationales bien définies. « Laisser des sols en jachère et préserver la biodiversité devient crucial, nécessitant l'implication active d'une nouvelle génération de scientifiques des sols pour des solutions adaptées », ajoute-t-elle.

Devant la croissance démographique, Louise Fresco met en évidence la nécessité de produire davantage de denrées alimentaires tout en réduisant l'impact sur des sols déjà fragiles. De plus, l'agriculture est appelée à jouer un rôle crucial dans la capture du CO2 atmosphérique, ce qui ajoute une complexité supplémentaire à sa mission.

L'experte souligne l'importance de la technologie pour prendre des décisions éclairées, permettant une mesure précise de divers éléments tels que la matière organique dans le sol et le stress hydrique des plantes. Elle met en avant la nécessité d'une mécanisation intelligente afin d"éviter les dommages aux sols et de minimiser les pertes après la récolte.