Marché du travail. 80.000 emplois perdus
Cinq régions émergent comme des centres majeurs d'activité économique, abritant ensemble près de 72,4% de l'ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus.

La récente note d'information du HCP révèle une détérioration persistante du marché du travail, marquée par une perte nette de 80.000 emplois, une augmentation du chômage touchant 96.000 personnes supplémentaires, avec des disparités importantes selon les secteurs et les régions.

« La situation du marché de travail continue de subir l’effet de la sécheresse », souligne le HCP dans sa récente note d’information relative à la situation du marché de l’emploi au premier trimestre de l’année en cours. Ainsi, en milieu rural, la situation s'avère particulièrement préoccupante avec une perte nette de 159 000 postes, principalement des emplois non rémunérés.

Cette tendance négative est en partie compensée par la création de 78 000 postes dans les zones urbaines. Cependant, cette création d'emplois n'a pas suffi à inverser la tendance, aboutissant à une diminution globale de 80 000 postes.

Les chiffres révèlent également des disparités sectorielles marquées. Si l'agriculture, la forêt et la pêche ont enregistré une baisse significative de 206 000 postes, d'autres secteurs ont contribué positivement à la création d'emplois. Le secteur des services a mené cette tendance avec la création de 63 000 postes, suivi de l'industrie (y compris l'artisanat) avec 34 000 postes, et du secteur de la construction avec 25 000 postes.

Augmentation du chômage

Parallèlement, le chômage a également augmenté, touchant 96 000 personnes supplémentaires à l'échelle nationale, 59.000 en milieu urbain et 38.000 en milieu rural. Au niveau national, le taux de chômage est passé de 12,9% à 13,7%, reflétant une augmentation de 0,8 point. Cette hausse est également observée dans les zones urbaines et rurales, avec des augmentations de 0,5 point et 1,1 point respectivement.

En outre, la situation du sous-emploi, qu'il s'agisse d'une insuffisance du nombre d'heures travaillées ou d'une inadéquation entre la formation et l'emploi, reste préoccupante. Le nombre de personnes occupées en situation de sous-emploi a atteint 576 000, tandis que 493 000 personnes sont confrontées à une insuffisance de revenu ou à une inadéquation emploi-formation. Ensemble, ces chiffres portent le volume total de sous-emploi à 1 069 000 personnes, avec des taux stagnants à 10,3% au niveau national.

Disparités régionales

Selon le HCP, cinq régions émergent comme des centres majeurs d'activité économique, abritant ensemble près de 72,4% de l'ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. En tête de ce classement se trouve la région de Casablanca-Settat, avec 22,6% d'actifs, suivie de près par Rabat-Salé-Kénitra (13,5%), Marrakech-Safi (12,9%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,8%) et Fès-Meknès (11,6%).

En ce qui concerne les taux d'activité, quatre régions surpassent la moyenne nationale de 42,6%. Tanger-Tétouan-Al Hoceima se démarque avec un taux d'activité de 47,5%, suivi par Casablanca-Settat (45,4%), le Sud (43,9%) et Marrakech-Safi (42,7%). Cependant, des défis persistent dans certaines régions, avec des taux d'activité inférieurs à la moyenne nationale, notamment dans les régions de Béni Mellal-Khénifra (40,1%), de l'Oriental (39,2%) et de Souss-Massa (37,7%).

Le chômage, quant à lui, reste un problème préoccupant dans plusieurs régions. Les données montrent que cinq régions concentrent environ 71,2% des chômeurs. Casablanca-Settat est en tête de liste avec un taux de chômage de 25,4%, suivi de Fès-Meknès (13,4%), Rabat-Salé-Kénitra (13%), de l'Oriental (10%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,4%). Des disparités sont également observées dans les taux de chômage les plus élevés, avec des régions comme l'Oriental (21,4%) et le Sud (20,4%) enregistrant des chiffres bien au-dessus de la moyenne nationale de 13,7%.

Cependant, quelques régions présentent des performances relativement meilleures en termes de chômage. Marrakech-Safi, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Drâa-Tafilalet enregistrent les taux de chômage les plus bas, respectivement 8,2%, 10,9% et 11,3%.