Tanger, un cimetière pour conjoints !
Où cacher le corps ? Le grand dilemme des tueurs

La ville du détroit est sous le choc après la découverte macabre du cadavre d'un père de famille, dissimulé dans le mur de sa propre maison. Ses tueurs ne sont autres que sa femme et ses enfants. Une version bien réelle du feuilleton à succès Dar Nssa.

Quand la réalité dépasse de loin la fiction... C'est ce qui est arrivé à Tanger le week-end dernier lorsque la police a fait une découverte macabre à l'un des appartements de Tanja lbalia.

Un père de famille porté disparu, il y a plus de six ans, a été finalement retrouvé... Mort et le corps en décomposition avancée soigneusement dissimulé dans un mur de l'appartement familial, dans l'un des logements sociaux de Tanja lbalia. Des faits, qui rappellent bizarrement le scénario presque identique du feuilleton ramadanesque à succès " Dar Nssa". Le père est tué par la mère qui a découvert qu'il abusait sexuellement de sa fille depuis des années. Pour cacher le corps, elle finit par l'enterrer sur la jolie terrasse de sa maison en plein cœur de l'ancienne médina de Tanger.

Patricide

Disparu dans des circonstances mystérieuses, le père a été retrouvé d'une manière "fortuite" par la police dans le cadre d'une enquête de trafic de drogue impliquant la mère et ses quatre enfants. L'affaire éclate alors que la brigade criminelle de Tanger menait une enquête judiciare sur cette famille arrêtée samedi dernier pour possession et trafic de drogues et de substances psychotropes.

Au cours des interrogatoires, les prévenus se sont trahis en éveillant les soupçons des enquêteurs par rapport aux circonstances de disparition du mari, il y a six ans. Le flair des policiers va les pousser à intensifier les recherches au domicile familial. Des recherches qui s'avéreront fructueuses avec la découverte macabre au cœur d'une résidence populaire.

Insoupçonnable !

D'après les premiers éléments de l'enquête, lors des fouilles préliminaires, le corps du père a été découvert enterré dans un mur en béton au domicile familial. Après l'exhumation du corps, qui était en état de décomposition avancée, il a été placé à la morgue pour une autopsie afin de déterminer la cause et les circonstances réelles de la mort.

En émoi, les voisins n'en revenaient pas d'avoir cohabité pendant six ans avec un cadavre. Les habitants de l'appartement se trouvant dans le même étage ont affirmé aux médias locaux de Tanger qu'une odeur nauséabonde émanait d'une source inconnue " mais on l'imputait aux égouts défaillants. Nous n'avons rien soupçonné ", témoignent-ils. Ces derniers affirment par ailleurs que la mère et ses enfants ne venaient qu'occasionnellement à cet appartement.

Petits cadavres en famille

La ressemblance troublante de cette affaire avec l'histoire de "Dar Nssa" n'a pas manqué de provoquer le buzz . Dès les premières informations filtrant à propos du corps exhumé à Tanja lbalia, les internautes ont vite fait le lien entre le feuilleton et cette nouvelle affaire criminelle. Au-delà de la curiosité par rapport au mobile de ce meurtre, la toile est en émoi devant ce meurtre commis par la femme et les propres enfants de la victime.

Un crime qui en cache un autre

Une affaire qui rappelle celle du " Cimetière de Radia" qui a été condamnée la semaine dernière à la perpétuité pour le meurtre de son mari et de son fils. Radia les avait également enterrés dans le garage de la demeure familiale à Martil au nord du Royaume, en gardant le secret pendant dix ans.

Une tombe au coeur du salon 

Un peu plus ancienne mais aussi surprenante, l'histoire du journaliste vedette de la radio Médi 1 Sami El Jai et de sa femme Anissa. Cette dernière gisait durant 6 ans dans une jardinière au cœur du salon de l'appartement familial à Tanger. Nous sommes en 1983. C'est une relation passionnelle qui a mal fini lorsque Sami a étranglé sa compagne lors d'une querelle entre amants.

Un corps entre les mains, il construit un coffrage en bois y dépose la dépouille enveloppée dans un sac en plastique. Il remplit le coffre de ciment mouillé et coule Anissa dans une chape de béton. Il transforme la tombe improvisée de sa bien-aimée en une jolie jardinière remplie de fleurs et de verdure. Durant six ans, ses invités ont eu le plaisir d'admirer son œuvre en ignorant qu'ils étaient face à un cadavre. Le secret sera révélé finalement par son fils Adel, interrogé par un nouveau commissaire consciencieux. Ce dernier rouvre ce "cold case" et détecte les défaillances de l'enquête. L"enfant savait pour le meurtre de sa mère et gardait le silence pendant toutes ces années.