France. Le Rassemblement national en pôle position aux législatives
Le RN n'a jamais été aussi proche du pouvoir

Une campagne éclair a débuté lundi en France après la décision du président de dissoudre l'Assemblée et de convoquer des législatives fin juin. Une échéance où le Rassemblement national, gagnant des Européennes avec 31,36% semble largement favorisé.

Trois semaines de campagne se sont ouvertes lundi avant le premier tour des législatives le 30 juin puis le second le 7 juillet et la France pourrait donc avoir un nouveau gouvernement au moment d'accueillir les Jeux Olympiques de Paris (26 juillet - 11 août).

Alors que la gauche s’embourbe dans ses divisions, le Rassemblement national n'a jamais été aussi proche du pouvoir et a lancé sa campagne sans attendre. Son président Jordan Bardella (28 ans), qui a mené avec succès la liste aux européennes, postule d'ores et déjà aux fonctions de Premier ministre en cas de victoire aux législatives.

Le RN est "prêt à exercer le pouvoir", avait affirmé dès dimanche Marine Le Pen, qui a perdu au second tour des deux dernières présidentielles face à Emmanuel Macron.

Une victoire du RN conduirait à une "cohabitation" entre un président et un Premier ministre de bords opposés, une situation institutionnelle testée à deux reprises sous la Ve République.

Surpris par la dissolution, le camp présidentiel, privé de majorité absolue depuis la réélection d'Emmanuel Macron en 2022, tente, lui, de se mettre en ordre de bataille.

Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères et patron du parti Renaissance, a lancé un appel à "la mobilisation de toutes les forces républicaines". Les députés sortants issus "du champ républicain" pourront ainsi "bénéficier de notre investiture s'ils sont en accord avec le projet présenté", a-t-il annoncé.

Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a estimé que les élections auraient "les conséquences les plus lourdes de l'histoire de la Ve République". Lundi, la Bourse de Paris a ouvert en chute de 2,37%.

Le climat ne semble toutefois pas favorable à la majorité, selon les observateurs. "Il y a une très forte volonté de la part des Français de sanctionner le président de la République", souligne ainsi la sondeuse Céline Bracq.

Avec la dissolution, "le président a pris les devants de quelque chose qui paraissait à chacun inéluctable", veut croire un membre du gouvernement mais "il y avait un autre chemin", a estimé lundi la présidente sortante de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, quatrième personnage de l'Etat.

A gauche, les tractations risquent d'être ardues entre des partis qui avaient formé une coalition aux législatives de 2022 mais qui se sont divisés pendant la campagne des européennes par des coups de boutoirs entre le Parti socialiste et La France insoumise (LFI, gauche radicale), notamment autour de la guerre à Gaza.

Les responsables de LFI ont envoyé une "proposition de rencontre" lundi après-midi aux partis socialiste, communiste et Vert pour "travailler à l'unité et à la clarté", a assuré le coordinateur de LFI.

Avec AFP