Michel Barnier premier ministre. L’homme des missions difficiles
MICHEL BARNIER

Avec Michel Barnier comme premier ministre, le président Emmanuel Macron a mis fin à 60 jours de blocage après des élections législatives qui ont débouché sur une Assemblée nationale dépourvue de majorité en France.

Doté d'une solide expérience politique en France comme à Bruxelles, Michel Barnier est réputé bon médiateur: il a été le négociateur en chef de l'Union européenne pour le Brexit lorsque le Royaume-Uni a quitté le bloc continental.

Avant cela, il a été ministre à plusieurs reprises depuis 1993, notamment sous les présidences de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy.

Il devra désormais user de toutes ses qualités diplomatiques pour former un gouvernement susceptible d'échapper à la censure parlementaire et mettre fin à la plus grave crise politique de ces cinquante dernières années.

Une tâche aux allures de mission impossible, tant aucune coalition viable n'a jusqu'ici émergé. L'Assemblée issue des légistatives de juillet est fragmentée en trois blocs, la gauche, le centre droit et l'extrême droite.

Le patron du RN Jordan Bardella et la présidente de ses députés Marine Le Pen ont assuré jeudi que leur parti jugerait Michel Barnier sur son "discours de politique générale", avant de se déterminer sur une censure, après sa désignation comme Premier ministre."Nous plaiderons pour que les urgences majeures des Français, le pouvoir d'achat, la sécurité, l'immigration, soient enfin traitées, et nous nous réservons tout moyen politique d'action si ce n'était pas le cas dans les prochaines semaines", a affirmé Jordan Bardella sur X (anciennement Twitter).Michel Barnier "semble répondre au moins au premier critère que nous avions réclamé, c'est-à-dire un homme qui soit respectueux des différentes forces politiques et capable de pouvoir s'adresser au Rassemblement national, qui est le premier groupe de l'Assemblée nationale, de la même façon qu'aux autres groupes", a déclaré de son côté Marine Le Pen sur LCI."Nous attendons de voir quel est le discours de politique générale de M. Barnier et la manière dont il mène les compromis qui vont être nécessaires sur le budget à venir", a-t-elle ajouté, rappelant également son exigence d'une "modification du mode de scrutin" pour y introduire la proportionnelle.AFP