Guerre des semi-conducteurs. La Hollande renforce le contrôle de ses technologies

Les Pays-Bas ont annoncé vendredi un renforcement des restrictions à l'exportation en dehors de l'UE de machines de fabrication de semi-conducteurs et puces électroniques, en raison du "contexte géopolitique actuel".

"Je prends cette décision pour notre sécurité. Nous constatons que les évolutions technologiques impliquent davantage de risques pour la sécurité lors de l'exportation de ces équipements de production spécifiques. Surtout dans le contexte géopolitique actuel", a déclaré dans un communiqué la ministre néerlandaise du Commerce extérieur, Reinette Klever.Cette décision concerne principalement l'équipementier européen pour l'industrie des semi-conducteurs ASML, acteur clé dans le secteur des puces, qui devra désormais demander une autorisation spéciale pour pouvoir exporter davantage de machines.

"À compter du 7 septembre 2024, la mesure nationale de contrôle des exportations d'équipements avancés de fabrication de semi-conducteurs sera renforcée", a souligné le communiqué, notant qu’à partir de cette date, l'exportation d'un plus grand nombre de types d'équipements de production avancés sera soumise à "l'obligation d'obtenir une licence nationale".

"La mesure vise une technologie très spécifique dans le cycle de production des semi-conducteurs, ce que l'on appelle les équipements de lithographie aux ultraviolets profonds", a-t-on précisé, ajoutant qu’il ne s’agit pas d’une "interdiction d'exportation".De son côté, "ASML estime que cette exigence harmonisera l'approche de délivrance des licences d'exportation", a déclaré dans un communiqué le groupe basé à Veldhoven, dans le sud des Pays-Bas.

"Comme il s'agit d'un changement technique, cette annonce ne devrait pas avoir d'impact sur nos perspectives financières pour 2024 ou sur nos scénarios à plus long terme", a-t-il souligné.La Haye renforce ainsi des restrictions déjà en vigueur depuis un an, suivant l'exemple des États-Unis. L'Europe et les États-Unis craignent notamment que les machines à puces soient utilisées à des fins militaires ou d'espionnage économique.