Loi sur la grève. La CDT s'oppose
La Confédération Démocratique du Travail réaffirme son opposition au projet de loi organique sur la grève.

La confédération démocratique du travail rejette fermement le projet de loi organique sur la grève, qu'elle juge restrictif et contraire aux acquis syndicaux. Elle appelle à un dialogue social inclusif pour garantir le respect des droits des travailleurs.

Le bureau exécutif de la confédération démocratique du travail (CDT) a réitéré son opposition ferme au projet de loi organique sur la grève. Elle note que le dit projet a été soumis au parlement en 2016 sans consultation réelle des centrales syndicales. Elle considère cette démarche unilatérale comme un détournement d’un texte fondamental affectant directement les droits de la classe ouvrière et une atteinte à l'institution du dialogue social.Un projet décrié Pour la CDT, ce projet de loi restreint gravement le droit de grève, en réduisant son champ d'application et en le rendant inefficace. Plusieurs formes de grève seraient interdites ou soumises à des procédures complexes et décourageantes, rendant difficile l'exercice de ce droit pourtant reconnu par la convention internationale n°87 de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) et la Constitution marocaine. De nombreuses catégories de travailleurs seraient également privées de ce droit, une situation jugée inacceptable par la confédération.« Depuis 2016, la CDT s'est battue sans relâche contre cette approche unilatérale, obtenant finalement la remise du projet sur la table du dialogue social », souligne la confédération qui insiste sur l'importance du droit de grève, considéré comme un acquis historique arraché grâce aux luttes de la classe ouvrière, et un moyen essentiel pour les travailleurs de défendre leurs intérêts économiques, sociaux et moraux. La confédération rappelle qu’elle a exprimé cette position lors de la Conférence de l'OIT et lors des discussions avec le gouvernement marocain.Appel à la mobilisationLe bureau exécutif de la CDT appelle le gouvernement à revoir toutes les législations qui portent atteinte à la liberté syndicale, notamment l'article 288 du Code pénal, utilisé pour poursuivre des syndicalistes. Il demande également la ratification de la convention internationale n°87.Pour la confédération le droit de grève est un pilier fondamental de la liberté syndicale, nécessaire pour lutter contre l'exploitation et la corruption, et pour renforcer la solidarité sociale et ouvrière. Le projet de loi organique sur la grève devrait, selon elle, être intégré dans une vision globale qui prend en compte les réalités sociales et économiques, avec un respect accru des acquis historiques et des droits humains, piliers d’une démocratie véritablement inclusive au Maroc.En conclusion, la CDT appelle ses unions locales et régionales à organiser des conseils élargis les 21 et 22 septembre 2024, pour clarifier la position de la confédération et mobiliser les travailleurs afin de défendre cet acquis historique menacé.