Eau et énergies. Bientôt, un centre mondial au Maroc
Lors du SIAM 2025, Loïc Fauchon, président du conseil mondial de l'eau, a insisté sur l'importance capitale de la gestion durable des ressources en eau face aux défis climatiques et démographiques croissants. Pour lui, le Maroc s'est distingué par son rôle de leader non seulement en matière de gestion de l’eau mais aussi dans la promotion des énergies renouvelables.
A l’occasion de sa présence au SIAM 2025, Loïc Fauchon, président du conseil mondial de l'eau a révélé une initiative ambitieuse : la création d'un centre mondial pour les eaux non conventionnelles et les énergies renouvelables au Maroc. « Nous avons proposé au gouvernement marocain de créer ce centre mondial, un espace dédié aux eaux non conventionnelles et aux énergies renouvelables », a-t-il affirmé. Il a précisé que le projet est actuellement en phase de préfiguration, avec des discussions avancées et une vision claire, en vue d’une concrétisation prochaine. Ce centre, selon lui, incarne une réponse stratégique aux défis climatiques mondiaux et place le Maroc en position de leader sur la scène internationale. Fauchon a évoqué l'exemple de la station de dessalement de Dakhla, un projet quasi révolutionnaire qui ouvre la voie à des solutions à grande échelle. D'autres projets tout aussi ambitieux sont en cours à Casablanca et à Rabat, destinés à devenir des références mondiales. Ces réalisations sont portées par la conviction que la gestion durable des ressources en eau est une priorité stratégique pour l'avenir.Un modèle de gouvernance Fauchon a souligné l'importance de relier gouvernance, connaissance et finance dans la gestion de l’eau. "L’eau, c’est de la politique", a-t-il rappelé, insistant sur l'importance de l'approche collaborative et la nécessité de mettre en place des mécanismes de financement adaptés. L’objectif est de créer un système de financement durable et autonome, où les services rendus aux citoyens sont transparents et responsables, un modèle que le Maroc a déjà commencé à mettre en œuvre dans certaines de ses villes. En effet, les projets marocains en matière d'infrastructures hydrauliques, notamment ceux visant à transférer l'eau sur de longues distances, comme celui reliant les bassins du Sebou et du Bouregreg, servent de modèles à suivre pour d’autres nations.Un enjeu mondialLa question de l’eau, comme le note Fauchon, est désormais indissociable des enjeux climatiques. Il a évoqué des phénomènes observés à travers le monde, tels que les pluies torrentielles suivies de sécheresses sévères, un phénomène que le Maroc connaît également. "Sécheresse et inondation relèvent désormais du même combat", a-t-il déclaré en insistant sur la nécessité de réinventer les modèles de gestion de l'eau pour faire face à ces nouvelles réalités climatiques.Le lien croissant entre eau et démographie a également été souligné, avec des projections inquiétantes sur la croissance des populations urbaines. D’après lui, la gouvernance de l’eau ne doit pas se limiter à des clivages entre zones urbaines et rurales. "Ne séparons jamais l’urbain du rural", a-t-il relevé.Annuler la dette liée à l’eauUn autre point crucial qu'a abordé Loïc Fauchon est la question de la finance. Selon lui, "l’eau manque d’argent, et l’argent manque d’eau". Dans ce contexte, il a proposé un appel à la communauté internationale pour annuler la dette liée à l’eau des pays les plus pauvres et favoriser des financements mixtes pour garantir l'accès à l’eau pour tous.Fauchon a enfin réaffirmé son appel à repenser l’aménagement des territoires ruraux et à offrir des services publics dans les zones les plus reculées. La gestion de l'eau, pour Loïc Fauchon, est un combat de longue haleine, un combat pour la justice et la dignité des populations. À travers ses engagements, il invite le monde à s'unir pour garantir l'accès à l'eau, ce bien précieux, pour les générations présentes et futures.