Il y a quatre-vingts ans jour pour jour, le commandant Dwight Lyman Johnson faisait preuve d’un héroïsme exceptionnel lors de l’une des opérations navales les plus périlleuses de la Seconde Guerre mondiale. Âgé de seulement 30 ans, il se vit décerner la Navy Cross pour sa bravoure durant la bataille au large de la côte sud de l’île de Honshū, le 19 mars 1945.

Alors lieutenant-commandant, il commandait le destroyer USS Miller (DD-535) lorsque le porte-avions USS Franklin (CV-13) fut gravement touché par une attaque ennemie. Malgré l’intensité des flammes, la fumée épaisse et le danger imminent d’explosions, il fit manœuvrer son navire au plus près du bâtiment en détresse, permettant le sauvetage du commandant de son groupe opérationnel et de plusieurs officiers clés pris au piège sur la passerelle. Après avoir transporté ces survivants en lieu sûr, il retourna à plusieurs reprises aux côtés du Franklin, risquant sa vie pour secourir d’autres marins et combattre l’incendie.

Cette conduite héroïque, empreinte de sang-froid et d’abnégation, illustre les plus hautes vertus du service naval américain.

Originaire de Tulsa, dans l’État de l’Oklahoma, benjamin d’une fratrie de douze enfants, Dwight Johnson intégra l’Académie navale des États-Unis en 1933 et fut nommé officier en 1937. Sa carrière, longue de vingt-cinq ans, fut marquée par douze engagements navals majeurs. Il survécut à l’attaque de Pearl Harbor à bord du cuirassé USS Oklahoma et participa ensuite aux batailles de la mer de Corail, de Midway et des îles Komandorski. À la tête du Miller, il mena six autres engagements dans le Pacifique occidental.

Récompensé par la Navy Cross, la Silver Star, la Bronze Star et une citation d’unité, l’amiral Johnson servit également comme instructeur à l’Académie navale, élabora des programmes au Collège de guerre de la marine, et suivit les cours du British Joint Service Staff College. Sa dernière affectation le mena au quartier général de l’OTAN à Paris, où il exerça en tant que responsable de la planification stratégique pour la marine auprès du SACEUR.

Contraint de quitter le service actif en 1958 en raison d’une polyarthrite rhumatoïde, il s’installa à Coronado, en Californie, où il poursuivit son engagement public en siégeant au sein d’associations scolaires et de comités pédagogiques. Il demeura profondément investi dans l’éducation de la jeunesse et le développement du système éducatif local.

Père de quatre enfants, l’amiral Johnson laissa derrière lui un héritage de courage, de devoir et de service à la nation, tant sur les mers qu’au sein de sa communauté. Son action lors du sauvetage du USS Franklin inspira notamment le film Task Force (1949), avec Gary Cooper, qui rendit hommage à la vision et à l’audace de ces pionniers souvent oubliés.

En ce jour du 80e anniversaire de cet acte de bravoure, nous saluons avec reconnaissance la mémoire d’un officier dont la vie incarna l’excellence, la fidélité et le sacrifice.**related_articles[16550-Sacré Trump ]**