Les recettes anti-crise de la Cnuced

DÉVELOPPEMENT Le rapport 2013 de la la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced) appelle à une rupture avec les pratiques ayant amené la crise pour en sortir. Le Maroc peut tirer de nombreux enseignements de ce document présenté le 12 septembre à Rabat. Aperçu.

Revoir le modèle de croissance en privilégiant la demande intérieure dans les stratégies du développement. C’est l’une des principales recommandations des auteurs du rapport 2013 de la Cnuced sur le développement et le commerce. Le sous-titre de ce document est parlant : « S’adapter à la nouvelle dynamique de l’économie mondiale ». Pour ce faire, les pays en développement et les économies en transition ont été invités à passer « à un modèle de croissance plus équilibré en accordant un plus grand rôle à la demande intérieure dans les stratégies de développement ». D’où la mise en exergue de l’importance des salaires, de la classe moyenne et du secteur public dans le processus de développement. « L’objectif légitime de l’équilibre budgétaire a plus de chances d’être atteint à travers l’augmentation de la demande globale et donc l’élargissement de la base fiscale que par la contraction budgétaire qui pèse sur les revenus et sur l’emploi », préconise les auteurs du rapport.

Du reste, il est déconseillé d’ouvrir les vannes des crédits pour booster le pouvoir d’achat d’une manière superflue, au risque d’accroître le surendettement et l’insolvabilité des ménages. Par ailleurs, du point de vue des spécialistes de la Cnuced, le développement fondé sur les exportations n’est plus viable. Mais le développement du commerce régional et le commerce Sud-Sud restent souhaitables pour « davantage de croissance pour tous ». Une recommandation qui conforte le Maroc dans son choix de l’ouverture intercontinentale. D’ailleurs, la Cnuced précise bien que le recentrage des stratégies de développement sur le marché intérieur ne signifie pas minimiser l’importance des exportations. « Les exportations pourraient en effet augmenter dès lors que plusieurs partenaires commerciaux enregistrent en même temps une croissance plus élevée », nuance l’institution. Celle-ci précise bien que le monde ne sortira pas de sitôt de la crise. Et pour cause ! La croissance de la production mondiale, qui avait déjà ralenti de 4,1 % en 2010 à 2,8 % en 2011, puis à 2,2% en 2012, ne devrait pas se redresser en 2013, mais pourrait encore ralentir, à 2,1 %, selon les prévisions de la Cnuced.

La progression du produit intérieur brut (PIB) des pays développés restera, elle, inférieure à la moyenne mondiale, avec seulement 1 % d’augmentation, sous l’effet conjugué d’un taux de croissance stable au Japon, d’un léger ralentissement aux États-Unis et d’une nouvelle contraction dans la zone euro. Autre indicateur avancé : L’expansion du commerce mondial est quasiment au point mort, son volume ayant progressé de moins de 2 % en 2012 et dans les premiers mois de 2013. D’où la nécessité pour une économie encore fragile, comme celle du Maroc, qui reste fortement liée à l’Europe, de sortir des schémas classiques pour retrouver le chemin de la croissance. Dans cette perspective, la Cnuced préconise de soutenir l’investissement productif. « Il faudrait notamment augmenter le financement à long terme de l’industrie, de l’agriculture, des services et des infrastructures », insiste l’institution. Des mesures macro-prudentielles sont également recommandées pour le contrôle des flux financiers étrangers. C’est l’un des moyens permettant de « résister aux chocs financiers extérieurs et pour empêcher les phases d’expansion et de resserrement du crédit ». En tout cas, insiste la Cnuced, un retour aux stratégies de croissance d’avant la crise n’est ni possible, ni souhaitable. A bon entendeur ! каркасные дома из финляндии