L’OCP ouvre le bal

RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT Le ministère de l’Enseignement supérieur passe à la vitesse supérieure en matière de valorisation de la R&D. Il est à la recherche des sources de financements. Et c’est au niveau des grands groupes qu’il compte en trouver. L’OCP est le premier sur la liste, d’autres suivront. C’est d’ailleurs l’un des objectifs des premières assises de la R&D autour des phosphates.

«Nous voulons gagner des parts de marché et faire en sorte que le phosphate marocain soit plus présent sur les marchés internationaux. Pour y arriver, il faut réduire nos coûts de manière fondamentale », c’est ainsi que Mustapha Terrab a donné le coup d’envoi des premières Assises nationales de la Recherche et Développement autour des phosphates. Un événement organisé conjointement par l’OCP et le ministère de l’Enseignement supérieur qui a pu réunir plus que 500 scientifiques chercheurs autour de la même table. «Nous ne pouvons être leaders que si nous avons des coûts de production qui sont les meilleurs par rapport à nos concurrents» ajoute t-il. Comment ? Pour lui, cela passera par le développement de la R&D nationale. Des partenariats win-win Le géant des phosphates investit largement dans la recherche scientifique.

«La R&D couvre toute la chaîne de valeur du groupe, de la géologie au produit fini. Nos travaux s’appuient sur un réseau de près de 200 chercheurs, dotés d’un budget de 400 millions de DH», précise Mustapha Terrab. «Ces moyens seront renforcés, dans le cadre du Jorf Phosphate Hub, par un grand centre R&D et une station pilote à Jorf Lasfar ainsi qu’un laboratoire à Safi», poursuit-il. Le groupe OCP a par ailleurs noué plusieurs partenariats avec des institutions de recherche nationales et internationales en vue de développer des programmes conjoints. En marge de ces Assises, Terrab a annoncé la signature d’un accord de partenariat avec Mascir autour de la R&D. Un autre est en cours de finalisation avec l’Iresen (Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles), en plus d’un partenariat déjà tissé avec le département de Lahcen Daoudi. D’ailleurs, ce dernier n’a pas manqué l’occasion pour annoncer que les négociations sont en cours avec d’autres groupes industriels pour dupliquer et élargir le principe afin de traiter de la R&D dans d’autres domaines.

«Cet évènement doit être le point de départ pour d’autres assises, afin que le monde de l’entreprise puisse profiter des travaux de recherche de l’université», a insisté Daoudi. Les yeux du gouvernement sont tournés vers des secteurs comme celui des mines avec Managem, et sur les télécoms, en collaboration avec les acteurs du secteur. Avec l’OCP, un fonds de quelque 90 millions de dirhams sur 3 ans est mis en place afin de concrétiser ces accords. Une somme qui sera complétée par un apport du ministère. «Nous n’avons pas encore fixé de montant précis, mais les caisses du ministère recèlent encore près de 270 millions de DH à investir», confie Daoudi. «Nous devons valoriser nos ressources afin de créer de la valeur ajoutée. Dans les phosphates, nous nous fixons comme objectif de produire 50% des brevets de ce secteur d’ici 2030», ajoute-t-il. Daoudi a évoqué un budget de 300 millions de DH réservé cette année à la recherche scientifique (une première selon lui). «Nous avons décidé d’accorder jusqu’à 10 millions de DH à un projet de recherche. L’évaluation de ces projets sera objective et faite par des cabinets externes en toute transparence», assure-t-il. каркасный домик для дачи