Un secteur dans l’impasse

IMMOBILIER La période bénie de l’immobilier semble bel et bien enterrée. Dans un secteur marqué par une offre nettement supérieure à la demande, une baisse des crédits…la crise de cash se dessine et les géants de l’immobilier montrent aujourd’hui des signes d’essoufflement.

Les réalisations des géants de l’immobilier en 2013 ne prêtent guère à la joie. C’est le constat fait par l’agence de presse Bloomberg, spécialisée dans l’information financière. L’heure est à la crise du cash. Les mois de juillet et août déçoivent cette année de l’avis concordant des promoteurs, agents immobiliers et notaires. Si la demande en matière de logement principal de la part des MRE se maintient, les spéculateurs se sont fortement désengagés. «L’activité est morte et les gens n’achètent plus. Normalement, nous comptions sur la période estivale pour sauver la mise. Or, malheureusement c’est loin d’être le cas», analyse Fadel el Khiyari, agent immobilier. Rachid Zerouali, notaire, ajoute «les transactions pour le compte des MRE sont en chute libre. Alors que durant les cinq dernières années, nous avons pu traiter des centaines de demandes, cette année, les opérations du genre n’ont pas dépassé les quinzaines. C’est un constat dans pas mal de villes notamment les grandes». La FNPI relativise. A en croire son directeur délégué Mohammed Iqbal El Kettani, la période estivale a laissé paraître des signes rassurants sur l’évolution du secteur d’ici la fin de l’année.

Une baisse des prix pour sauver la mise ? La récente baisse des prix n’a visiblement pas arrangé la situation. Pour rappel, les prix des biens immobiliers ont reculé de 0,2 % au deuxième trimestre 2013. En effet, selon les chiffres publiés par Bank al-Maghrib, les tarifs régressent de 0,6 % d’un trimestre à un autre. Une baisse de prix qui s’accompagne également d’un recul des volumes de transactions conclues de l’ordre de 1,6 %. Il s’agit d’un glissement annuel alors qu’il y a quelques mois de cela, les ventes ont connu une hausse de 22,8 % d’un trimestre à un autre. Le nombre des ventes a alors atteint 27 553. Après avoir revu leur marge à la baisse, les promoteurs immobiliers ont aussi dû se rendre à l'évidence et revenir à des prix au mètre carré plus proche de la réalité. Certaines villes comme Casablanca ont tout de même été moins touchées par cette rationalisation que d'autres à l'exemple de Marrakech. Selon certains professionnels du secteur, les prix des biens immobiliers de seconde main devraient encore fondre de 10 à 15% environ. «Les prix doivent baisser pour écouler les ventes. Des coûts parfois trop élevés entraînent de manière générale le désistement des acheteurs», déclare Fadel el Khiyari.

Les géants réagissent Cette réalité actuelle de l’immobilier marocain est en partie due à la mauvaise santé économique et financière qui prévaut actuellement au royaume, comme le souligne l’un des rapports de l'ANCFCC. De grands groupes cherchent par tous les moyens à maintenir la tête hors de l’eau. Le groupe Alliances par exemple a prévu de distribuer des dividendes inférieurs à ceux habituels. Le groupe procèdera également à l’augmentation de son capital, en émettant 242 000 actions pour un montant total de 121 millions de dirhams, afin de faire face au ralentissement du secteur. Addoha entend demander une conversion en actions de quelque 567 millions de dirhams de dividendes. Cela se fera via une augmentation de capital d’une valeur déjà validée par le CDVM (Caisse déontologique des valeurs mobilières). Le groupe envisage d'émettre 12,6 millions d'actions pour un prix unitaire de 45 dirhams et une prime d'émission de 35 dirhams. Le but pour les deux groupes selon des sources bien informées n’est autre que l’optimisation de la trésorerie. «L’état doit réagir. Nous ne pouvons supporter de charges fiscales supplémentaires. Le secteur est aujourd’hui dans l’impasse», tient à souligner un responsable chez Alliances. продвижение сайтов в россии