« Le groupe se porte bien »
Brahim Benjelloun Touimi, Directeur Gu00e9nu00e9ral Du00e9lu00e9guu00e9nde la Pru00e9sidence BMCE BANK

Entretien réalisé par Wassila Qadioui

L’Observateur du Maroc. Comment s’est portée l’activité du Groupe BMCE durant le premier semestre 2013 ?

Benjelloun Touimi. Le groupe se porte bien si l’on juge par les principaux indicateurs qui ont été publiés. On peut parler du résultat de l’ensemble du Groupe, qui a cru de 65% et les indicateurs de création de richesse, ce qu’on appelle le PNB, qui a cru de 11%, outre, les RBE qui ont atteint 13%. 595millions de dirhams ont été réalisés au terme de ce premier semestre, par rapport au premier semestre de l’année précédente, l’ensemble des compartiments du Groupe ont contribué à ces résultats au Maroc, en Europe et en Afrique Subsaharienne.

Vous avez parlé du ratio risque provision. S’agit-il d’un ratio qui a commencé à inquiéter ? Quand vous dites risque, c’est par rapport à quel segment sectoriel?

Il ne faut pas se mentir dans le contexte économique où nous nous trouvons. D’abord à l’international mais également au Maroc, il y a indéniablement une montée des risques. Ces derniers procèdent du ralentissement économique et même de la récession, que nous avons observé en Europe, et qui a touché le Maroc, au cours de ces dix derniers mois, mais dans le même temps, vous parlez d’un ratio de risque. Je rappelle qu’il s’agit du ratio du coût du risque, lorsqu’on prend les dotations prévisions, par rapport à l’ensemble des créances. A cet effet, à la BMCE, le ratio de 1,25 est déjà plus élevé que celui des compétiteurs proches. L’an dernier, ce ratio était encore plus élevé, car nous avions déjà approvisionné suffisamment contre le risque, notamment dans des pays de l’Afrique Subsaharienne, dont le profil s’est amélioré, ce qui explique que le ratio même étant à un niveau élevé a baissé. Ces risques impactent les résultats, mais nous arrivons tout de même à dégager des bénéfices très appréciables. L’effort qui doit être mené à l’avenir est celui d’assainir et de recouvrer des créances en souffrance, qui vont permettre à la Banque d’engranger le fruit de son travail d’exploitation (vis-à-vis de la clientèle)… En ce qui concerne les segments qui ont été touchés, ce sont des segments en relation avec la demande étrangère, à savoir le transport maritime (essentiellement), et l’immobilier.

Est-ce que ce risque pourrait s’expliquer par le fait que le continent africain est un continent « à risque » ?

Oui bien sûr. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Il y a des marges en Afrique qui sont confortables. Ces marges compensent les risques essentiels. Aujourd’hui, ce que les actionnaires essaient de faire, et à leur tête le président Othmane Benjelloun, c’est d’avoir une diversification géographique. Nous sommes présents via l’enseigne BOA dans une quinzaine de pays, aussi bien en Afrique Francophone, qu’en Afrique Anglophone. Nous sommes présents également dans Zone UEMOA, CEMAC et EAC. C’est là où se trouvent les ressorts d’une croissance qui reste encore importante en dépit des évènements qu’a connu le KENYA.