E-COMMERCE: Un secteur en plein essor

ZOOM Avec un chiffre d’affaires estimé à quelques 743 millions de dirhams et une croissance à deux chiffres, tout porte à croire que l’e-commerce au Maroc est en plein développement au Maroc. La deuxième édition du salon dédié à ce secteur a été l’occasion de dresser le bilan.

La deuxième édition du salon e-commerce s’est clôturée en beauté. A la clé, 80 exposants et 5 000 visiteurs et la participation d’une quarantaine d’experts et professionnels de haut calibre. L’objectif, dresser le bilan du secteur, ses perspectives de développement et ses freins de croissance. Avec un potentiel de 15,6 millions d'internautes, plus 10 millions de porteurs de cartes bancaires pour un chiffre d'affaires en 2012 de l'ordre de 743 millions DH, l’achat en ligne commence à rentrer dans les moeurs. En dépit de cet engouement«le manque de communication est un frein majeur à cette confiance numérique. Les opérateurs sont dans l’obligation de vulgariser leur secteur et d’expliciter ainsi au grand public les différentes possibilités de paiement, mais aussi la garantie et la sécurité des transactions offertes», avance Badr Boubker, directeur de l’économie numérique au ministère de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Or, la responsabilité incombe aussi aux marchands comme le souligne le directeur de la Fédération marocaine de tourisme (FNT), Saïd Tahiri. «Nous avons signé récemment un partenariat avec le Centre monétique interbancaire (CMI) et Maroc Télécommerce (MTC) afin d’encourager les agences de voyages à intégrer un système de paiement sur leur site, mais les résultats restent en deçà des attentes. Malheureusement, 68% de ces sites renvoient vers des formulaires et le client doit donc se déplacer pour effectuer la transaction».

Défis à relever

Si l'e-commerce a enregistré des avancées palpables depuis 2008, les opérateurs espèrent néanmoins que le législateur suive cette évolution pour instaurer les règles d'une concurrence saine. Ils réclament la mise en place d'un observatoire pour l'activité pour booster le secteur. Badr Boubker est confiant en l’avenir : «Dans deux ou trois ans, l'usage du paiement électronique sera complètement au sommet. Plus de paiement impliquerait plus d'acteurs», tient-il à souligner. L’année prochaine, le CMI espère frôler la barre d’un milliard de chiffre d’affaires. «Aujourd'hui, nous visons un milliard de dirhams de paiement en ligne par carte bancaire à fin 2013. C'est une progression de 50% par rapport à l'exercice précédent. Certes, il y a 9 millions de cartes en circulation qui permettent le paiement sur Internet, mais on est à peine 605.000 qui, tous les mois, vont sur Internet. Le potentiel est immense. On considère que l'offre disponible ne correspond pas à l'ensemble des porteurs de carte», analyse Mikael Naciri, directeur général du Centre monétique interbancaire (CMI). Elias Ghanem, general manager de Paypal pour la région MENA, se montre très enthousiaste par rapport à l’évolution du e-commerce au Maroc. Encore faut-il d’après lui que les opérateurs puissent relever le défi de la confiance numérique. «Et ceci passe par l’offre aux internautes toutes les possibilités de paiement disponibles sur le marché», conclut-il