Nouveau modèle de développement, ce que propose l’ASMEX

L’Association Marocaine des Exportateurs vient de présenter ses propositions à la Commission pour le Nouveau Modèle de Développement. Au menu, une batterie de mesures pour faire de  l’export une locomotive de l’économie nationale.

Al’issue d’une rencontre avec les membres de la Commission Spéciale pour le Nouveau Modèle de Développement, une batterie de mesures ont été proposées par les exportateurs pour hisser le secteur au rang de locomotive de l’économie nationale. « L’exportation a toujours joué un rôle vital pour l’économie marocaine », déclare le président de l’ASMEX, Hassan Sentissi El Idrissi. Et d’ajouter : « Le Maroc ne s’est jamais doté d’une stratégie pour le développement et la promotion des exportations ». D’après les chiffres annoncés par Sentissi, le Maroc pèse 0,15 % dans le marché mondial des produits et 0,3% des exportations des services. Deux pays représentent 46,5 % des exportations marocaines : la France et l’Espagne et deux acteurs font le tiers du total : Renault et l’OCP. Aussi, le taux de mortalité des entreprises exportatrices est estimé à 50% annuellement. Aujourd’hui, ce sont 58 champions qui réalisent un total de 500 MDH d’exportation  et 60% des exportations émanent de la Région Casablanca-Settat.

La vision de l’ASMEX

« Il est aujourd’hui nécessaire et urgent d’introduire ou réintroduire tous les facteurs de confiance et de sécurisation de l’acte d’investir et d’entreprendre pour stimuler l’entreprenariat », recommande Sentissi. Et de renchérir : « L’ouverture de l’économie marocaine à travers la signature d’une série d’accords de libre-échange n’a pas profité aux entreprises marocaines qui de par leur taille et l’absence d’accompagnements n’ont pas pu être compétitives sur les marchés internationaux ». Dans ce cadre, l’ASMEX recommande la création d’un comité paritaire (Public-Privé), placé sous l’autorité directe du Chef de Gouvernement pour le suivi et la mise à jour des stratégies sectorielles et le déploiement à l’international des entreprises. « Une stratégie volontariste de développement des exportations marocaines s’impose d’urgence », insiste Sentissi.

Pour améliorer la compétitivité des exportations dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement, l’ASMEX estime que la problématique doit être perçue selon le baromètre de l’économie mondiale avec ses différents aspects sociaux, réglementaires, de fiscalité et de coût des intrants. Ainsi, il est recommandé une refonte de la fiscalité, la libération des énergies pour la création de PME-PMI et ce par la création d’un Statut pour les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI), et mettre en place un accompagnement dédié. Parallèlement, « nous recommandons vivement la création de « Zones de développement intégrées » dans les 12 régions du Royaume en vue de développer les assises des entreprises et accorder aux exportatrices d’entre elles, le statut conforme (exportation directe ou indirecte). Cette mesure permettra de hisser l’économie de chaque région en fonction de ses spécificités propres », détaille Sentissi. Sur le volet financement, et afin d’assouplir et fluidifier l’accès au financement pour les PME/PMI, il est préconisé de fusionner Maroc PME et CCG et repenser leurs missions pour en faire une banque dédiée au développement des startups, de la TPE, des PME, des ETI et de l’export. Outre le souhait de mise en place d’un Observatoire National du Commerce Extérieur, d’autres propositions ont été émises également sur le volet formation, réglementation et procédures, logistique, gouvernance.