Said Amzazi met les points sur les "i"

Enseignement à distance, examens de baccalauréat, concours d’accès à l’enseignement supérieur, enseignement privé…les précisions du ministre de l'Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Said Amzazi.

 Dans un entretien accordé à notre confrère Al Ahdath, le ministre est catégorique : « l’enseignement à distance ne peut pas remplacer l’enseignement « présentiel », mais plutôt le compléter ». lors de la période de confinement et dans le cadre de la lutte contre la propagation du covid-19, le « Maroc n’avait d’autre choix que d’opter sur ce l’enseignement à distance pour assurer la continuité pédagogique. C’était la solution unique et idéale pour dépasser le cap », déclare Said Amzazi.

Enseignement à distance

Commentant les résultats d’une étude du HCP qui montrent que ce mode de formation ne répond pas aux attentes des Marocains, le ministre reconnait que c’est une nouvelle expérience qui a fait objet de remarques et critiques surtout avec certaines difficultés liées aux disparités en matière d’accès à internet, d’acquisition d’outils adéquats…surtout dans le milieu rurale.  Toutefois,  selon lui, les résultats de la dite étude sont basées sur un échantillon restreint de 2.350 familles alors que près de 10 millions de familles sont concernées. « Je crois, qu’il faut comparer ces résultats avec ceux des sondages plus larges effectués dans le cadre d’autres études et évaluations avant de se prononcer sur la question », insiste t-il. Dans ce sens, il ajoute que le ministère de l’enseignement penche actuellement sur la réalisation d’une évaluation globale et précise du modèle. « Ceci nous permettra d’avoir une vision plus claire sur les défaillances et les éventuelles faiblesses du système de manière à les améliorer dans le futur et nous révélera aussi les points forts sur lesquels il faudra s’appuyer », déclare le ministre.

Baccalauréat et concours d’accès à l’enseignement supérieur

Pour les futurs bacheliers, la fixation de nouvelles dates pour les examens soulève une crainte chez les parents et élèves par rapport à l’accès à l’enseignement supérieur. Sur ce point, le ministre se veut rassurant «Les parents n’ont rien à craindre.  Les dates prévues pour les concours d’accès aux écoles et universités supérieures ont été reportées jusqu’à la publication des résultats finaux du baccalauréat. La décision de report des examens n’aura donc aucune incidence sur les chances d’accès des élèves à l’enseignement supérieur ni sur leur projet personnel et possibilités offertes ».

Ecole privées Vs parents

Autre sujet de polémique : le comportement de certaines écoles de l’enseignement privé en pleine pandémie. Le privé  qui compte près d’un millions élèves, demande en effet aux parents de régler soit la totalité ou une partie des frais de scolarité de leurs enfants, au moment où beaucoup de ménages sont en difficulté financière suite à la crise actuelle, et certains même ont perdu leurs emplois. Le ministre est catégorique par rapport à ce sujet «Selon l’article 22 de la loi 06.00, seules les académies régionales de l’éducation ont la faculté de contrôler des établissements du privé. Ce n’est pas le rôle du ministère », assure t-il. Et en se basant sur les données émanant des directions régionales, il ajoute que 96% des écoles privées se sont engagées afin de garantir la continuité pédagogique à travers le mode de l’enseignement à distance via différentes plateformes virtuelles. Néanmoins, face à la polémique, le ministre a voulu trancher. « J’ai accueilli il y a quelques jours les deux parties (écoles et parents) dans un esprit d’écoute et de partage et j’ai invité les académies et les directions régionales à jouer pleinement le rôle de médiateur pour trouver des solutions adéquates à cette problématique », déclare t-il. Et il ajoute «l’issue proposée doit prendre en considération les difficultés financières dont font face à la fois certaines familles et quelques écoles. Mais une chose est sûre, l’intérêt des élèves doit primer ».

Réorganisation du privé

Avec la mise en place de la loi cadre de la profession de l’enseignement, la formation et la recherche scientifique, le gouvernement va revoir les différentes autorisations, homologations, reconnaissances de diplômes et même le système du contrôle et d’évaluation appliqué aux établissements privés. « Tout le système va être revu avec la fixation des frais d’inscription, de scolarité, d’assurance et beaucoup d’autres services. Un décret sera publié dans ce sens », conclut Said Amzazi.