Cafés et restaurants : "À emporter" va l'emporter (vidéo)
Les cafu00e9s et resteront ne seront plus comme avant...

Ouvre, ouvre pas ! C’est le grand dilemme des propriétaires de cafés actuellement. Autorisés finalement à servir leurs clients, ils ne semblent pas très emballés par cette « réouverture partielle » ne couvrant nullement leurs charges. Mais, déconfinement oblige, la plupart finiront par reprendre leurs activités. Mais rien ne sera plus comme avant la pandémie Covid-19. Reporage à Salé et à Casablanca.

 

Hayat Kamal Idrissi / Video : Abdelhak Razek

 

 

Ahmed est propriétaire de café à Casablanca. Bien situé, son établissement ne désemplit pas avant la pandémie. Aujourd’hui, les clients arrivent au compte goûtes. « On n’arrive pas à décoller avec cette réouverture partielle. Autorisés à ouvrir de 6h30 jusqu’à 18h00, nous servons juste du café à emporter », nous explique-t-il en rendant la monnaie à un client. Derrière son masque, on devine un sourire sceptique lorsqu’il considère la recette de la journée. « C’est une grande perte pour nous ! De 350 à 400 dhs comme recettes au bout de toute une journée de travail, c’est insuffisant ! Quelles charges vais-je couvrir avec une telle somme ? Les factures, la matière première, les employés ??? », S’insurge Ahmed qui nous assure que c’est un véritable casse tête pour la plupart des propriétaires de cafés.

Confrontés à leurs responsabilités en tant qu’employeurs, nombreux se retrouvent incapables d’honorer leurs engagements. « Je ne fais travailler que deux serveurs qui se chargent de servir et de préparer tout en même temps. Une seule femme de ménage se charge du nettoyage et de l’hygiène des lieux tandis que les autres n’ont pas encore repris le service. Je ne sais toujours pas comment m’en sortir avec une si  maigre recette » s’interroge, perplexe,  le cafetier.

Pour Ismail, le serveur, la situation est autant délicate car les obligeant à « refouler » des clients désireux de s’attabler au café. « On est gêné de leur signifier à chaque fois que c’est formellement interdit. Ce sont des clients fidèles qui en plus de leur boisson préférée, viennent pour ce moment de détente au café », décrit Ismail qui déplore également la perte des pourboires habituels « servant à arrondir les fins de journées », regrette le serveur.

Une situation qui est encore plus aggravée par le flou l’entourant, comme le déplorent les propriétaires de café en crise. « Le pire c’est le manque total de visibilité par rapport à une véritable réouverture avec accueil effectif des clients sur les lieux. D’après les rumeurs, on évoque le 10 juin comme date ultime avec une réduction de 50% de la capacité d’accueil ; pour garantir la distanciation physique et pour respecter les normes de prévention. Mais rien n’est encore certain ! », ajoute Ahmed, sceptique.

Pour Youness,  un habitué fidèle des lieux, le café en a vraiment perdu son goût. Regrettant le bon vieux temps lorsqu’il venait passer de bons moments avec ses amis dans ce café, il affirme que les choses ont beaucoup changé avec cette crise. « Si auparavant, je buvais deux à trois cafés par jour, maintenant il m’arrive de passer toute une journée sans m’arrêter pour prendre ne serait-ce qu’un seul », explique-t-il.  Tout comme Younes, de nombreux clients considèrent le café comme un rituel. Au-delà de la boisson revigorante, c’est une rencontre, un moment de détente et d’échange avec les amis, les collègues ou même les voisins du quartier. Aujourd’hui, trêve de rigolade et de papotage entre potes autour d’une boisson fumante. C’est juste un café rapide servi dans un gobelet cartonnée et avalé à la va vite. Le café en a perdu son goût, comme l’affirmait Younes.

 

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