BMCE Bank ouvre le bal des eurobands au Maroc !
Brahim Benjelloun Touimi

La BMCE Bank souhaitait émettre 500 millions de dollars sur les marchés internationaux. Elle a fini par lever 300 millions sur 5 ans avec un taux de rendement initial de 6,5% et un coupon de 6,25%. Une opération préconisée à la fois par Barclays, BMCE Capital, BNP Paribas et CitiBank. « BMCE Bank (notée Ba1 par l’agence Moody’s) est devenue le premier émetteur marocain non souverain à accéder aux marchés obligataires internationaux », note CitiBank. Et d’ajouter : « La sortie de la Banque sur les marchés obligataires internationaux vise à optimiser son coût d’endettement à long terme, diversifier sa base d'investisseurs et présenter sa solidité financière et son business model diversifié à des investisseurs à l'échelle mondiale ». Les souscripteurs sont originaires du Royaume-Uni à hauteur de 45% du montant émis, du Moyen- Orient (19%), de Suisse (13%) et d'Asie (10%), 15% venant d'autres régions. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a annoncé avoir souscrit à hauteur de 60 millions de dollars à l’emprunt. D’après le groupe de Othmane Benjelloun, il s’agit d’une soixantaine d’investisseurs et la répartition est diversifiée entre les investisseurs institutionnels multinationaux, gestionnaires de fonds, compagnies d’assurances et banques privées ainsi que des institutions supranationales.

Détails de l’opération

D’après BMCE Bank, les conditions d’émission de cet Eurobond BMCE sont comparables à celles qui auraient prévalu sur le marché domestique marocain, tout en lui conférant une profondeur incomparable de marché, une base aussi large d’investisseurs de haute qualité et une exposition aussi importante vis-à-vis de la communauté financière internationale. La banque note que, compte tenu de la nature de la transaction, les investisseurs ne disposaient pas de comparables « Benchmarks». En effet, la tarification est basée sur l’analyse des activités et des « Fundamentals » financiers du groupe bancaire ainsi que sur sa stratégie au Maroc et à l’International. Le pricing a été appréhendé de manière à considérer le différentiel de taux relatifs à des banques solides par rapport aux emprunts souverains respectifs. Le niveau final accordé fut en ligne avec les opérations d’autres banques disposant d’un même rating par rapport à leurs emprunts souverains.

Une opportunité d’investissement unique et diversifiée

Avant l'émission, finalisée le 21 novembre, BMCE Bank avait rencontré des acheteurs à Londres, en Suisse, au Moyen-Orient, à Hong Kong et à Singapour, le roadshow se terminant mardi 19 novembre. Selon le format juridique de l’émission (Reg S), la cible d’investisseurs se trouvait en Europe, Asie et Moyen Orient, en n’incluant pas ceux basés aux Etats-Unis. D’après CitiBank, les investisseurs ont montré leur engouement pour l’opportunité d’investissement unique et diversifiée offerte par la Banque, permettant aux Banques Conseil d'annoncer une maturité de 5 ans avec un prix indicatif initial se situant dans la partie basse à moyenne de la fourchette de 6% (low to mid 6%), révisé par la suite à 6.375%. L'attention des investisseurs clés a été portée sur la diversité et la qualité des actifs de la banque, l'amélioration de sa capacité bénéficiaire, la montée en puissance des activités en Afrique sub-saharienne et sa présence dominante dans une économie marocaine solide et un secteur bancaire en croissance. « Pour la première fois, une banque africaine vend non seulement sa ‘story’ et celle de son secteur bancaire, mais en même temps, celle de 15 autres pays sub-sahariens. Les deux autres primo-émetteurs africains, deux banques nigérianes, ne ‘vendaient’ que leur propre système bancaire et leur pays », commente BMCE Bank. CitiBank complète le topo en soulignant que le succès de l'offre n'amènera pas seulement l'attention de la communauté internationale sur le Maroc, mais également sur les perspectives prometteuses en Afrique subsaharienne. Conclusion : « BMCE Bank a établi un point de référence sur la courbe des marchés africains qui servira de mesure, nouvelle, du risque pour les investisseurs internationaux intéressés par L’Afrique»