AIVAM- Les nouvelles opportunités de croissance dans l’industrie automobile

Quel impact le Covid-19 a-t-il eu sur l’industrie automobile et la production de véhicules à l’échelle mondiale et au Maroc ? Et quelles sont les opportunités de croissance et stratégies à adapter pour en tirer profit ? Voici quelques éléments de réponses évoqués lors du webinaire organisé par l’AIVAM – Association des Importateurs de Véhicules au Maroc et le cabinet spécialisé Frost & Sullivan, le mercredi 17 juin 2020.

 

Des experts de renommée internationale ont animé avec Adil Bennani, président de l’AIVAM, ce webinaire consacré aux leviers de croissance pour relancer l’activité automobile, notamment Franck Leveque : Vice-président Europe Mobility Frost & Sullivan, Subhash Joshi, Directeur régional Moyen-Orient et Afrique Mobility Frost & Sullivan et Vitali Bielski, consultant principal Moyen-Orient et Afrique Mobility Frost & Sullivan.

Un retour à la normale dans 3 à 5 ans

Dans un contexte mondial marqué par une chute des ventes mondiales (42% en Europe et -46% au Maroc à fin mai 2020), et une production mondiale en baisse de 21%, Subhash Joshi a précisé que concernant la production, « l’industrie automobile mettra 3 à 5 ans avant d’atteindre son niveau d’avant covid et un retour à la normale sera donc plus long que lors des crises précédentes ».

 

L’économie générale ne pourra redémarrer qu’à partir du 1er ou 2e trimestre de 2021.

Néanmoins, des opportunités notables sont à relever notamment dans des secteurs comme le digital, la connectivité (et la communication), la santé, les services financiers innovants, les véhicules d’occasion ou l’électrification.

Covid-19 : catalyseur de digitalisation pour la vente & SAV

Cette crise sanitaire a forcément impacté le comportement du consommateur. On a justement remarqué « une augmentation considérable de la digitalisation du parcours client, aussi bien pour le véhicule neuf que pour le véhicule d’occasion et l’après-vente », explique Franck Leveque. Le Covid-19 a en effet « augmenté l’appétence pour le commerce en ligne, que ça soit pour l’automobile ou pour le reste des autres industries. Des showrooms virtuels se multiplient et des solutions en ligne sont de plus en plus offertes aux clients et les constructeurs et les acteurs de ce marché sont amenés à déployer ces solutions à tous les niveaux ». Dans l’Union Européenne, 25% des clients réservent ou achètent leur véhicule en ligne.

Opportunités de croissance dans le leasing, LDD, VO et la santé

Les experts ont également noté une croissance sur des segments de location longue durée (leasing et LDD-Flexibilité, produits, Véhicules d’occasion VO et utilitaires légers) et dans la mobilité partagée, qui permettent essentiellement une certaine flexibilité pour les entreprises.

Une autre opportunité concerne elle la santé avec des solutions qui limitent la circulation du virus, des bactéries.

Le Maroc devrait envisager la transition vers l’électrique

Pour Vitali Bielski, les pays dans le monde concentrent de plus en plus leurs efforts sur la mobilité durable mais aussi sur l’industrie innovante. « Les opportunités liées à l’électrification sont plus importantes que celles des véhicules classiques ».

« Pour le marché marocain, il serait nécessaire à moyen et long terme, de considérer une prime à la casse qui permettrait de se débarrasser des véhicules les plus âgés et les plus polluants et il y en a un certain nombre sur le marché marocain aujourd’hui », précise-t-il.

Le consultant parle également d’un « stimulus à l’investissement sur l’innovation technologique et notamment manufacturière » en particulier, pour continuer l’investissement qui a été fait sur ce marché. Ainsi que la nécessité de garder en ligne de mire « ce besoin de transition vers l’électrique qui nécessite aussi un investissement d’infrastructures, de support à l’industrie pour cette transition puisse se faire dans les années à venir ».

Pour Franck Leveque, le Maroc devra suivre la tendance électrique s’il ne veut pas se voir dépassé. « Tout dépend de la façon dont le Maroc veut se positionner, déclare-t-il. Si on regarde l’évolution de la chaine de valeur et la valeur associée aux entreprises, ceux qui se positionnent sur des créneaux de motorisations à combustion, ont des soucis à se faire, d’un point de vue valorisation sur les marchés ». A l’inverse, poursuit-il, « les sociétés qui sont positionnées sur les sujets d’électrification et d’automatisation sont les fleurons sur les marchés financiers. Donc investissons de façon alignée au niveau des grandes tendances du marché global sinon, le marché marocain risque de retrouver dans une situation où il sera difficile après, de rattraper son retard ! ».

 

Le Maroc a moins de soucis à se faire que la Chine

 

Pour ce qui est du chauvinisme à travers le monde qui plaide pour une relocalisation des usines là où elles sont implantées, « il y a moins de risques pour le Maroc que pour la Chine, pour les accords avec les constructeurs européens, ou américains » affirme Franck Leveque. Par contre, je pense « qu’il y a des opportunités pour le Maroc de se positionner avec les constructeurs et une chaine de valeurs chinoise et indienne pour servir de plateforme au marché nord-africain ».

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