théâtre au Musée des Arts
Vincent HERVOUET

Le Prix de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits est remis ce matin à deux associations engagées auprès des femmes africaines. Le vieux Président que l’on sait diminué assiste à la cérémonie et il arrive au Musée des Arts premiers en s’appuyant sur l’épaule de François Hollande. Ces deux-là sont ravis d’afficher leur proximité. Ils ne l’avoueront jamais mais la haine de Nicolas Sarkozy les unit. Ils préfèrent rappeler qu’ils ont tous deux régné sur le département de la Corrèze. Le président actuel loue son prédécesseur qui « incarne les valeurs qui nous rassemblent tous ». On se demande lesquelles. Tentative d’inventaire : ils partagent la même défiance envers l’Eglise et le même opportunisme. Tous deux ont réussi une carrière qui a déjoué le mépris de leurs rivaux. Arrivés au sommet, ces deux bêtes de concours se sont arcboutées sur les freins pour éviter les réformes douloureuses, provoquant la même révolte de l’opinion publique. Jacques Chirac aura été le fossoyeur du gaullisme. François Hollande liquide l’utopie fédérale européenne, avant de solder l’euro. Jacques Chirac avait fait de la lutte contre le cancer, pour la prévention routière et contre la maladie d’Alzheimer les priorités de son deuxième mandat. François Hollande continue dans cette voie et pour cause : l’Etat ayant abdiqué ses fonctions régaliennes au profit de Bruxelles, l’autorité tente de se relégitimer en s’imposant dans la sphère privée (mariage pour les homosexuels, rythmes scolaires, lutte contre le tabagisme, etc.). La Corrèze, département le plus endetté de France incarne bien cette France en viager où les hommes d’appareils ont pris la place des hommes d’Etat puisqu’il n’y a presque plus d’Etat.