CIH Bank, des résultats semestriels mitigés

 Les résultats semestriels du CIH Bank sont plutôt bons. Or, si la majorité des indicateurs sont au vert, le coût du risque est en hausse remarquable. Détails

 «Nous avons enregistré un bon premier semestre qui a été marquée par une croissance de  presque tous les indicateurs par rapport au S1 2019 », souligne le PDG de CIH Bank, Lotfi Sekkat. Dans le détail, les dépôts de la clientèle ont augmenté de 19% pour s’établir à 48,4 MMDH contre  40,6 MMDH un an auparavant. Les dépôts à vue constituent 72% de la collecte réalisée. Pour les encours crédits consolidés, on note également une forte hausse de 17,2% par rapport au S1 2019 à 58 milliards de dirhams. La ventilation selon la nature des crédits montre par ailleurs que les crédits hors immobilier ont atteint près de 28,7 MMDH enregistrant une croissance de 29,7% par rapport à juin 2019 et représentant ainsi 49% du total des crédits à la clientèle. Partant de ces résultats, le PNB consolidé de la banque a cru de 17,4% par rapport à juin 2019 et s’élève 1,4MMDH sur S1 2020.

Focus sur les filiales

CIH Bank note aussi la croissance de son activité commerciale avec le placement de plus 482 000 produits et la conquête de plus de  160 000 nouveaux clients.

Côté filiales, le management de la banque précise que pour Sofac qui évolue dans un contexte marqué par la baisse des ventes du marché automobile de 43% en Juin 2020 par rapport à Juin 2019, avec un total de 45.774 unités écoulées, le résultat net ressort à près de 37 MDH en chute de 52%.  Pour  Umnia Bank, on relève un RN en légère hausse avec un total de 66 MDH en juin 2020 contre 63 MDH à la même période de 2019.

Un coût de risque en hausse

Toutefois, ces performances ont été contrebalancées par la crise du covid-19 qui a induit à une hausse des frais de gestion de 22,4%, et du coût du risque de l’ordre de 144,6%. Selon Lotfi Sekkat, la banque a opté pour une approche prudente en matière de gestion des risques avec des provisions de 414,7 millions de dirhams « dont une partie constituée de manière prospective afin de prévenir les impacts de la pandémie ». Sur le coût du risque il ajoute « Le taux du coût du risque est de 0,68% contre 0,33% une année auparavant ». Si le RNPG est en baisse de 70% sur le premier semestre 2020, C’est à cause, comme le souligne la banque, des impacts du covid-19.

Soutien TPE

Dans le cadre du soutien économique face à la pandémie du covid-19, CIH Bank a accordé près de 2,5 MMDH en termes des crédits relance TPE avec une part de marché de 10%. Sur la frilosité des banques quant à l’octroi des crédits aux TPE, Lotfi Sekkat, nous confie que ce ne sont pas des structures comme les autres. «En tant que banque nous avons une double responsabilité : préserver notre activité et accompagner le développement de l’économie. Un jeu difficile à maintenir.  Les banques sont donc un rôle de soutien certes mais sont tenus de suivre plutôt les entreprises pérennes dans le temps », explique t-il.  Il reconnait par ailleurs que les banques doivent modifier leurs process pour accompagner ces entreprises, tout en soulevant la problématique des délais de paiements qui représentent, toujours selon le PDG de CIH Bank, 50% des emplois et crédits octroyées par les banques.

A quand un retour à la normale ?

Concernant les projections de retour à la normale, Lotfi Sekkat le prévoit entre 2022 et 2024. « Si les secteurs vulnérables doivent attendre 2023 ou même 2024 pour reprendre normalement leurs activités, ceux qui le sont moins, pourraient s’attendre à un rebond dès l’année prochaine ou celle d’après », conclut le président de CIH Bank.