Une association internationale pour réduire les risques du tabagisme voit le jour

 L’association a été créée à l’issue de la 3e édition du sommet scientifique sur la réduction des risques liés au tabac d'Athènes.

L’événement qui a rassemblé  les experts de la réduction des risques du tabagisme et des chercheurs de renommée a été marqué par la création de l’Association internationale pour le contrôle du tabagisme et la réduction des risques (SCOHRE). D’après les intervenants, bien que les effets nocifs du tabagisme sur la santé soient connus depuis des décennies, plus d'un milliard de personnes fument encore dans le monde et plus de 7 millions meurent prématurément chaque année de maladies liées au tabagisme. « La nicotine a un potentiel de dépendance mais joue un rôle mineur dans la mortalité liée au tabagisme », tranche les experts qui notent que la substance peut être utilisée avec succès dans la lutte contre le tabagisme et l'arrêt du tabac, et elle pourrait être utilisée dans la réduction des méfaits du tabac.  « Le sevrage tabagique et la prévention du tabagisme restent les interventions les plus efficaces et les plus rentables en médecine. Les professionnels des soins de santé et de la santé publique doivent continuellement sensibiliser chaque fumeur et la population dans son ensemble aux effets néfastes du tabagisme », préconisent les chercheurs.

Des stratégies à remodeler

Le sommet de cette année, le 3e sommet scientifique, a sans aucun doute prouvé que les experts s'intéressent de plus en plus aux nouvelles approches de la lutte antitabac et qu'un débat est en cours sur le fait que la réduction des effets négatifs du tabagisme peut également être obtenue par la réduction des dommages causés par le tabac. «Nous pensons que les stratégies de lutte contre le tabagisme devraient être remodelées pour inclure la réduction des dommages par l'utilisation de produits alternatifs potentiellement à moindre risque, en plus des mesures traditionnelles de sevrage tabagique et de prévention du tabagisme », insistent les scientifiques lors de ce sommet. Et ils ajoutent aussi que « la réduction des risques peut aider ceux qui, pour diverses raisons, ne sont pas en mesure d'arrêter de fumer. Lorsque l'arrêt du tabac échoue à plusieurs reprises, le passage à des produits moins nocifs aura un effet positif pour de nombreux fumeurs ».

Vers une nouvelle approche de lutte contre le tabagisme

Au cours de l'année dernière, un plus grand nombre d'autorités réglementaires envisagent désormais d'autoriser la vente d'autres produits du tabac potentiellement moins dangereux, moyennant des informations précises. Cependant, « nous devons reconnaître que le débat sur la réduction des risques du tabagisme en est encore à ses débuts et que davantage de recherches et de publications sont nécessaires pour sensibiliser aux connaissances existantes, générer davantage de données et créer davantage de possibilités d'éducation des experts en politique de santé, des autorités de réglementation et du grand public et ainsi expliquer correctement les avantages de cette approche, tout en répondant de manière appropriée aux préoccupations telles que l'utilisation continue de la nicotine et la dépendance à celle-ci, ainsi que l'adoption potentielle de la consommation par des jeunes et des personnes n'ayant jamais fumé », affirment les experts. Ils reconnaissent toutefois que le débat sur la réduction des dommages causés par le tabac se heurte encore à une forte opposition de la part de certains des principaux acteurs, notamment les organismes politiques et réglementaires. « Nous devons trouver un moyen d'établir un dialogue constructif pour discuter des préoccupations et des défis », insistent les scientifiques qui annoncent à cette occasion leur intention de créer une association internationale d'experts internationaux en matière de lutte contre le tabagisme et de réduction des risques, comprenant des scientifiques (tous les secteurs), des médecins, des experts en politique, des experts en comportement, des universitaires ou des professionnels, etc. qui permettrait un dialogue ouvert et constructif et contribuerait à l'élaboration d'une nouvelle approche plus large des politiques de lutte contre le tabagisme.