Inondations. Le ras-le-bol des casablancais

Maisons envahies par l’eau, routes inondées et bloquées, voitures submergées par les eaux, plusieurs établissements du réseau AEFE contraints de fermer…trois jours de pluie à Casablanca ont transformé les rues de la « Smart City » en marais . Les riverains sont exaspérés. Et des pétitions font le tour de la toile.

La ville de Casablanca est encore inondée. Plusieurs quartiers ont été touchés. Et les habitants sont excédés. Ils ont vécu cela en 2019. Aujourd'hui, ils n'en peuvent plus. « Là c'est trop, on ne peut rien faire à part pleurer, tourner en rond et s'énerver » se désole une habitante du quartier Californie.  Dans son garage, flottent sa réserve son congélateur et sa machine à laver. L’eau, au rez-de-chaussée, est montée à plus d’un mètre. A Mediouna, les habitants, qui pour beaucoup n’ont pas dormi de la nuit, affichaient un fort sentiment de lassitude. «Les gens en ont marre de nettoyer l’eau, ils sont psychologiquement fatigués et se remettent à peine du traumatisme de 2019. Nous avons tout perdu (nos habits, nos couvertures, nos papiers….) », explique Mohamed, cuissardes aux pieds, contraint avec sa famille de quitter sa maison pour aller se réfugier chez son beau-père.

La crue de mardi, a été très soudaine. «En 2019, c’était carrément une vague qui avait tout submergé. Mardi, c’était moins fort mais en une heure, tout était inondé.  Casablanca s’est tout simplement noyée dans un verre d’eau», explique un habitant de Lissasfa.

Plusieurs directions d’établissements ont décidé aussi de fermer temporairement leurs portes en raison des fortes inondations. «En concertation avec le Consulat, l’AEFE et le service du SCAC de l’ambassade de France, je vous informe que nous avons pris la décision de fermer les établissements et les écoles du Groupement de Gestion de Casablanca – Mohammedia dont l’école Ernest Renan à compter de ce midi jusqu’au mardi 12 janvier au matin », écrit Sébastien Galard, directeur de l’école Ernest Renan, dans un mail adressé ce jour aux parents d’élèves. Et il ajoute « les conditions de circulation dans Casablanca et les conditions d’accueil dans les établissements (inondations risques électriques) motivent cette décision, d’autant plus que les prévisions pour demain sont à la dégradation avec de fortes précipitations, du vent sur des sols saturés », indique-t-il.

Une pétition d’indignation

Sur les réseaux sociaux, plusieurs citoyens ont publié des photos et des vidéos documentant la « catastrophe ».  Et pour exprimer leur désarroi et faire entendre leurs voix, une pétition adressée aux responsables de la ville a été lancée et publiée sur le groupe « Save Casablanca ». Derrière l’initiative, un simple citoyen de la métropole économique qui tablait sur 500 signatures. A l’heure actuelle, 827 personnes ont signé. «Depuis mardi, nous essayons de rentrer en contact avec les responsables de la ville. Sans réponse. Cette pétition doit remonter plus haut et faire bouger les choses ! », nous confie l’un des signataires.

La commune de Casablanca, elle, a déjà reçu un grand nombre de plaintes de citoyens qui ont subi des dommages considérables dans leurs biens et qui ont été bloqués dans la circulation dense suite aux inondations. Une réunion d’urgence est prévue ce vendredi 8 janvier en présence des représentants de la société Lydec qui devrait présenter un rapport circonstancié sur les événements et les mesures prises.

Lydec réagit

De son côté Lydec précise dans un communiqué que les pluies enregistrées les 6 et 7 janvier ont atteint 70 mm en cumul sur certaines zones, ce qui représente une pluie de période de retour de cinquante ans. « Les débordements constatés sont essentiellement dus à la saturation des réseaux sur des points sensibles identifiés ne permettant pas d’absorber des pluies de forte intensité et des zones non encore équipées en réseaux d’assainissement pluvial », note lydec avant d’ajouter qu’elle est à la disposition de ses clients pour traiter l’ensemble de leurs réclamations. Pour ceux ayant pu subir des dégâts suite aux débordements, chaque cas sera étudié avec l’appui d’une expertise qui déterminera les responsabilités.