Nador West Med, un projet qui va changer le visage de l’Oriental

Les travaux de construction du port Nador  West Med avancent à grands pas. Prévu pour fin 2023, le projet a pour ambition de drainer le développement industriel de toute la région de l’Oriental et d’occuper une place stratégique dans le commerce maritime méditerranéen.

Après le port Tanger Med, le Maroc veut renforcer sa position sur le bassin méditerranéen en construisant un nouveau complexe portuaire au croisement des grandes routes maritimes. «Le projet  Nador  West Med prévoit une plateforme logistique, une zone franche industrielle, et une autre réservée aux entreprises de services », explique un membre du management de la société publique « Nador West Med » chargée de la réalisation, du développement, de l’aménagement et de la gestion du complexe industrialo-portuaire. Il ajoute que «Nador  West Med va non seulement changer le visage de l’Oriental mais sera un catalyseur pour enclencher une dynamique de développement au sein de toute la région »

Développement régional

D’après notre source, le port Nador West Med aura un impact positif sur le développement de l’Oriental et le centre du royaume. «Le projet rentre dans le cadre du développement des infrastructures portuaires du pays dans une région où les opportunités de création d’emploi sont limitées. Il va donc impulser la dynamique économique, contribuer à la création d’emplois et de la richesse et améliorer le niveau socio-économique des habitants de la région », insiste le membre du management de Nador West Med. Au-delà de l’impact régional et national, le futur port international va venir s'ajouter à Tanger Med sur la façade méditerranéenne du pays.

Connexion mondiale

De nombreuses entreprises locales et étrangères ont déjà manifesté leur intérêt pour s’installer sur la zone industrielle prévue. Elles produiront plus pour l’export. «La région de l’oriental compte 3 millions d’habitants avec un pouvoir d’achat limité. Donc elle ne constitue pas  le vrai marché cible. Ensuite, produire à Oujda ou Nador et vendre sur Casablanca ou Tanger, compte tenu des frais de la logistique et ceux liés au transport, ne sera économiquement viable et donc l’industrie ne sera pas compétitive. D’où la nécessité d’avoir une industrie à dominance exportatrice et un port connecté aux marchés mondiaux qui soit un centre de concentration et de rediffusion de la marchandise, qui soit tout simplement un hub », détaille le membre du management de « Nador West Med »

Jusque là, les travaux avancent à grands pas. Le taux d’avancement est estimé à près de 60%. Les infrastructures seront prêtes pour 2022 et le démarrage effectif sera vers la fin de l’année 2023. Une fois achevée, la plateforme pourra accueillir jusqu’à 3,5 millions de conteneurs, 25 millions de tonnes de produits hydrocarbures, 9 millions de produits en vrac solides et 3 millions de produits en marchandises générales. «L’ambition est d’aller au-delà à long terme. Il y a un grand potentiel de développement au cours des années qui suivent la phase de démarrage », assure le représentant de Nador West Med.

Coût du projet

Pour relier le complexe portuaire aux réseaux routiers et ferroviaires, plusieurs routes, autoroutes et chemins de fer seront mis en place. Dans le détail, le projet de loi de finances 2021, prévoit un budget de 4,5 MDH pour le lancement du projet assurant le raccordement du Nador West Med port avec le réseau autoroutier, 9,88MMDH pour la poursuite de la réalisation du port et 3MMDH pour la connectivité ferroviaire du port.  La région sera aussi dotée d’infrastructures nécessaires à son développement. Barrage, station de traitement des eaux, réseau de fibres optiques de télécommunications, connexion au réseau électrique, entre autres, verront le jour. Le coût total du projet est estimé à un milliard de dollars, soit quelque 11 milliards de dirhams. Selon le représentant de Nador West Med, l’investissement est 100% d’ordre public. «Aujourd’hui la décision, la vision, l’investissement et la réalisation sont publics mais rien n’empêche demain d’avoir des capitaux complémentaires privés nationaux ou internationaux », souligne t-il.