Pour une « Maison de l'histoire du Maroc »

Des historiens marocains plaident pour une « Maison » (Dar) qui placerait l'histoire du Maroc, dans sa diversité et complexité, pour construire un avenir de paix et à la portée de tous.

 

 

Une « Maison de l’histoire du Maroc » verra-t-elle bientôt le jour ? Tel est le plaidoyer d’une récente publication diffusée par l’Académie du Royaume du Maroc dont le contenu a été dévoilé ce mercredi 24 février au siège de cette entité basée à Rabat.

L’ouvrage rassemble les actes d’un colloque qui a eu lieu en 2012 à Casablanca. L’événement qui avait rassemblé plusieurs experts nationaux et internationaux plaidait pour la création d’une « Maison nationale de l’histoire du Maroc », une institution qui serait ouverte aux nouvelles générations et au public, pour mieux connaitre le passé authentique du Maroc.

Emanant du Conseil national des droits de l’homme, ce projet d’envergure était présidé à l’époque par Driss Yazami. Aujourd’hui, il le défend en tant que président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger.

 

 

 

 

Mémoire et pluralité

 

L’institution permettrait « à toutes les générations d’apprendre à connaitre l’histoire de leur pays, à l’approfondir, à l’écrire avec objectivité et sérénité dans son ampleur et sa diversité », déclare Abdeljalil Lahjomri. Le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc envisage la future Maison de l’histoire tel un « Centre d’étude, d’interprétation, autant qu’espace d’expositions temporaires et permanentes, de présentations d’objets et de documents authentiques et éducatifs, d’organisations de programmes de conférences, et de presses d’édition de récits, de contes et de manuels…Il facilitera le travail de mémoire parallèlement sinon en partenariat avec les universités, les chercheurs, et les militants de la société civile ».

 

Développer un esprit critique

 

Pour Mohammed Kenbib, historien et professeur émérite, « Il s’agit de mettre l’histoire à la portée de tous, ceci en contribuant à la satisfaction de la demande sociale en la matière, mais c’est aussi une manière « d’institutionnaliser le travail de mémoire ».

Un travail de mémoire qui permettrait de corriger certaines idées reçues mais surtout de « développer chez les générations futures un « esprit critique à l’égard de leur histoire, de toutes les histoires ».  Pour l’heure, aucune date n’a été avancée pour la concrétisation de ce projet qui pourra élire domicile à Casablanca. La création de la « Maison d’histoire » nécessite « une étude de faisabilité », conclut Abdeljalil Lahjomri. Pour ce qui est de la forme de l’institution, le secrétaire perpétuel espère une structure « indépendante » mobilisant le « public et le privé ».

Néanmoins, « il ne s’agira pas d’un musée qui lui reste un lieu figé. L’histoire, elle, est mouvante et dynamique », précise l’historien. Mohammed Kenbib y voit lui, un espace de « l’histoire plurielle, ouverte aux relectures et toujours en mouvement ».

 

 

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