Droits des consommateurs : Un panier de lacunes à combler au Maroc

 

Ce n’est toujours pas évident pour les consommateurs marocains d’accéder à une information fiable, transparente et vérifiée concernant les produits qu’ils achètent. C’est pour cela que ce sujet est encore revenu dans les appels lancés à l’occasion de la Journée mondiale des consommateurs célébrée hier.

 

Souvent insuffisante ou non clairement retranscrite sur les produits proposés à la vente, l’information dont a droit le consommateur fait l’objet de nombreuses requêtes et réclamations reçues par la Fédération nationale des associations de consommateur. Son président en parle à L’Observateur du Maroc à l’occasion de la journée mondiale des consommateurs.

 

« Le consommateur marocain a certes accès à l’information, mais celle-ci n’est pas complète. Il ne faut pas que les professionnels concernés induisent en erreur les consommateurs en faisant le choix de ne pas mentionner certains détails, ou en donnant carrément de fausses informations », souligne Ouadi Madih, président Fédération nationale des associations de consommateur du Maroc.

En 2020, cette ONG a reçu pas moins de 2.278 réclamations par le biais des 16 guichets de consommateurs qu’elle a mis en place, et dont le rôle est d’informer, conseiller, orienter et le cas échéant, traiter les litiges commerciaux.

Les réclamations qui reviennent le plus concernent la qualité de certains services, les augmentations de prix non justifiées ainsi que les clauses abusives. Ces requêtes proviennent en premier lieu des villes de Casablanca, El Jadida et Tétouan.

Concernant les secteurs les plus touchés par l’absence ou le manque d’information, le commerce traditionnel et numérique arrive en tête, suivie de l’industrie, de l’enseignement privé et des services financiers. Suivent enfin les télécommunications, l’énergie et l’eau.

 

Un arsenal juridique à mettre à jour

De nombreuses lois encadrent la consommation au Maroc, sauf qu’elles sont disparates. En plus, les modes de consommations évoluent et l’exigence des consommateurs aussi, sans que les textes réglementaires suivent. « La loi 31.08 sur la protection du consommateur promulguée en 2011 doit être revue. Il faudrait penser à un nouvel arsenal juridique qui rassemble toutes les pratiques commerciales relatives au consommateur et à la consommation dans un seul code de consommation », souligne Ouadi Madih. Du reste, selon le président de la Fédération nationale des associations de consommateur, il reste encore beaucoup à faire pour que les consommateurs prennent bien conscience de leurs droits et des lois qui les protègent.

Oumaima Bouzmane

 

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