Dans la guerre psychologique, les belligérants s’attaquent aux grandes valeurs qui font la force de l’ennemi. L’objectif est de saper la confiance, désintégrer le consensus national et démoraliser l’autre partie. Mais la réussite n'est pas garantie.
Le régime algérien utilise ce procédé à fond et pour se venger du Maroc, accusé d’être la source de toutes les déconvenues de l’Algérie, il tente de casser le lien entre le peuple marocain et ses institutions. C’est le sens du discours des officiels algériens quand ils disent qu’ils n’ont rien contre le peuple marocain qu’ils adorent (ce fameux khawa khawa) mais c’est le Makhzen qui les dérange.
Autrement dit, le message est clair, « Marocains, vous êtes mal gouvernés, nous sommes gentils et nous voulons la paix et l’harmonie, mais vos dirigeants menacent notre stabilité et empêchent les deux peuples de vivre le parfait amour ». On croirait entendre mère Teresa.Le Makhzen, c’est la monarchie, il n’y a pas de mystère là-dedans. C’est plutôt la conception du système politique marocain adoptée par les séparatistes du Polisario (qui aiment aussi le peuple marocain frère) qui l’apprennent chaque jour des services de renseignement algériens qui sont jusqu’à aujourd’hui les vrais maîtres du pays et du conflit du Sahara. On ne peut plus rien cacher.
Donc, les généraux se lâchent sur la monarchie marocaine, ce qui n’est pas nouveau, ça tape depuis les années 60. Ils aimeraient bien que le peuple marocain se retourne contre l’Etat (le Makhzen) et ainsi, au lieu de faire évoluer l’Algérie vers un système démocratique, ils tentent de saper la démocratie marocaine (toujours en évolution on le concède). Le nivellement par le bas est très facile et permet aux dictateurs de régner sans partage pendant longtemps. D’où donc la guerre psychologique.
A ce propos, la junte militaire doit peut-être revoir ses méthodes, puisque sa guerre psychologique se retourne contre elle. Les Marocains ont montré qu’ils n’aiment pas qu’on s’attaque à leurs institutions et surtout pas à la monarchie. Ils peuvent se bagarrer entre eux à l’intérieur, mais ils n’accepteront jamais que des étrangers interviennent dans leurs affaires. Ils ont appris du Printemps arabe que six des pays se sont désintégrés c’est parce que les peuples étaient perméables aux manipulations étrangères.