IRAN -ISRAEL : le cauchemar d’obama
Mireille DUTEIL

Barack Obama va-t-il parvenir à dissuader les Israéliens de bombarder les installations nucléaires iraniennes ? Le président américain s’y oppose farouchement : il ne veut pas se lancer dans une nouvelle et périlleuse aventure militaire en période électorale. L’intervention américaine en Irak et la désastreuse expédition en Afghanistan risqueraient de passer pour des parties de plaisir. Or Barack Obama ne peut compter sur la loyauté de son allié israélien.

La relation qu’il entretient avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, est exécrable. Et certains observateurs craignent qu’Israël ne profite de la période électorale américaine pour mettre Obama devant le fait accompli d’un raid israélien, et l’obliger ensuite à soutenir le meilleur allié des Etats-Unis au Proche- Orient. Ce scénario catastrophe est-il plausible ? Nul ne veut y croire, mais plus personne ne l’exclut. «Les morceaux du puzzle se mettent peu à peu en place comme en 1990 avant la guerre du Golfe», constate un ambassadeur qui était alors en poste au Proche-Orient. L’Iran d’abord.

Au pays de la taquiyah, la dissimulation est un art de vivre. Téhéran y excelle et souffle le chaud et le froid. En quelques jours, l’Iran a envoyé des bateaux croiser en Méditerranée (en réponse aux porte-avions occidentaux dans le Golfe arabo-persique) ; a proposé de relancer les négociations sur le nucléaire avec les 5+1 (ONU, Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne) rompues il y a un an ; et renvoyé les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie (AIEA) venus inspecter de nouveaux sites de recherches. Le blanc et le noir. Là est bien le casse-tête des Occidentaux face aux Iraniens. Les premiers sont incapables d’apporter des preuves concrètes que l’Iran fabrique du nucléaire militaire, mais sont convaincus - et les indices existent - que c’est le but de la politique d’enrichissement mise en place par Téhéran. Ne serait-ce que parce que le pays des mollahs est entouré de puissances nucléaires qui lui sont hostiles et qu’il entend disposer d’une arme de dissuasion.

Ce qu’il ne peut reconnaître sans se mettre en contravention avec le Traité de non-prolifération (TNT) qu’il a signé. Une question essentielle reste sans réponse : quand l’Iran sera-t-elle capable de fabriquer et lancer une bombe ? Voilà près de dix ans que les Israéliens annoncent ce seuil pour l’année suivante. «L’Iran en est loin», déclarait encore la semaine passée le ministre américain de la Défense.

Une façon de faire comprendre aux Israéliens que rien ne justifie une action militaire et qu’il est préférable d’accroître les sanctions économiques (embargo sur le pétrole) et financières pour obliger Téhéran à abandonner sa politique d’enrichissement de l’uranium. Les Iraniens déclarent aujourd’hui enrichir à 20%, le militaire exige un enrichissement à 90%. Deuxième question sans réponse : Israël peut-il se lancer seul dans un bombardement de l’Iran ? Certes, les avions israéliens étaient en vol lorsqu’en 1981, Menahem Begin avait averti son allié américain que le bombardement du réacteur nucléaire irakien, Osirak, était en cours. Mais l’Irak ne possédait qu’un seul réacteur nucléaire et n’était pas une théocratie de 74 millions d’habitants. посуда вок