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AU NOM DE LA LOI, TAISEZ-VOUS ! C’est un peu ce que fait avec moi un article inspiré du quotidien Al Massae. Mon crime ? Avoir pris position sur les derniers cahiers des charges de l’audiovisuel public. Pour me réduire au silence, il considère qu’en ma qualité d’ancien membre de la HACA, j’aurais violé le dahir portant création de la Haute autorité de la communication et de l’audiovisuel. Il s’agit de l’alinéa 4 de l’article 7 du dahir. Cet article mérite débat. Mais le problème n’est plus là et la réalité a dépassé le texte. Les cahiers des charges n’ont pas respecté l’article 49 de la loi sur la communication et surtout les dispositions de la Constitution.

Ils ont été en outre rendus publics par le ministère de la Communication avant même d’être publiés, ce qui est une obligation, dans le Bulletin officiel. Le but apparent de la manoeuvre est de clore le débat et de mettre tout le monde devant le fait accompli. Mais au-delà de ces aspects, je dois admettre qu’avant de prendre position, je me suis posé des questions.

SANS FAUSSE MODESTIE, j’ai une assez bonne connaissance des problèmes de l’audiovisuel marocain, qu’ils soient techniques ou programmatiques. De même que j’ai un avis sur la façon de le mettre à niveau avec les moyens qui sont ceux du Maroc, sachant par ailleurs que tout n’est pas mauvais dans le cochon. Sans prétendre non plus que c’est là une voie unique qui relèverait de la vérité universelle. Mais parce que ce sont des questions sur lesquelles j’ai travaillé en tant que membre du conseil, je me suis abstenu. TOUT AUTRE CHOSE EST LE DÉBAT EN COURS. Car nous ne sommes plus face à des cahiers des charges encadrant l’audiovisuel, mais en présence de choix sociétaux.

Tous ceux qu’intéresse la littérature du MUR-PJD savent que les ministres du parti de la lampe sont des missionnaires en opération de commandos. Les sorties de Choubani sur Mawazine, le travail d’El Khalfi sur les cahiers des charges, les propos de Ramid sur le tourisme à Marrakech, la campagne médiatique sur «l’art propre» participent d’une pensée et d’une action globale et cohérente qui entend imposer au Maroc un vivre islamiste tel que revu et corrigé par les théologiens du PJD. Lorsqu’ils rencontrent un avis divergent et de la résistance, ils hurlent au complot et menacent de renverser la table. Des méthodes qui en cachent bien d’autres. Même leur chef, Benkirane, que l’on croyait assagi, y est allé de sa ruade en menaçant d’un nouveau printemps arabe. Comme s’il l’avait au bout de sa télécommande. Évidemment il s’est ravisé. Un simple lapsus donc, qui est, comme on le définit, un véritable acte manqué.

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