Libre cours

Par : Naïm Kamal

Alors que le « guide » d’Aladl Wa Alihssane n’en finit pas de mourir, sachant que la fauche des âmes est entre les mains de Dieu, son gendre et disciple, Abdellah Chibani, semble, article après épitre, se positionner pour la suite des évènements. Il s’en défend naturellement car se serait une faute de goût de se déclarer clairement et intempestivement avant même que ne survienne le décès du vénérable vieillard, malade et âgé de quatre-vingt cinq ans. Mais après sa lettre ouverte au chef du gouvernement dans laquelle il habillait pour l’hiver Abdalilah Benkirane, Abdellah Chibani publie un article-programme sur Hespress. Le gendre se fait fort de sublimer l’image du beau père. Un Abdeslam Yassine autodidacte mais érudit qui a su et pu faire le mixage de plusieurs sciences dans l’interprétation du Coran et de la Sunna pour sortir avec une nouvelle vision de la société musulmane et de la façon dont elle doit vivre dans le monde d’aujourd’hui en harmonie avec celui d’hier. Dans l’esprit de son beau fils, le cheikh est un original qui a su innover sur la voie du prophète pour créer l’Etat du Coran. A ce titre il le place sur le même piédestal qu’Ibn Taymiyya et l’Imam Malik. Encore un peu et il serait la réincarnation même du prophète.

On ne demande qu’à le croire, Pour le gendre, le beau père est « le fondateur d’une nouvelle école dans la pratique politique. Elle repose sur la choura et l’action collective sur la voie de l’édification de l’état de droit, de la liberté et des droits politiques et sociaux individuels et collectifs. Un Etat qui qualifie l’Homme marocain pour qu’il soit un participant effectif dans la gestion des affaires en choisissant ses représentants comptables [devant lui]. Ce choix doit être conscient, libre et responsable à travers des élections transparentes et intègres. Un Etat où la séparation des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires doit être réelle et non de façade. » Le reste, sur l’équité, la justice, la liberté de croyance… est de la même cuvée et on a envie de dire tout ça pour ça. Passe sa répugnance à prononcer le mot démocratie ; mais où est donc l’innovation de l’éminent Cheikh à la confluence des savoirs s’il suffit d’ouvrir n’importe quel programme de la palette des partis pour tomber sur les mêmes phrases, les mêmes slogans, les mêmes mots ? A moins que le message de Abdellah Chibani ne soit tout autre. Le gendre ne serait-il pas ainsi en train de dire que s’il succède au beau père. sextoys pour couple