Intense lobbying du Gabon au Maroc
Participants au Forum du2019affaires Maroc-Gabon le 21 avril u00e0 Rabat.

Nombreux sont les officiels gabonais à avoir fait le déplacement lundi dernier au Forum d’affaires Maroc-Gabon, organisé par la Fondation diplomatique.

Ministres, directeurs d’administration, acteurs économiques, tous unis d’une même voix pour promouvoir la destination Gabon auprès des opérateurs marocains.

« Nous devons oser », déclare Abdu Razzaq Guy Kambogo, ambassadeur du Gabon au Maroc.

« Il existe d’énormes potentialités d’échanges encore inexploitées, alors pourquoi tergiversons-nous encore ? », s’interroge- t-il.

Il est vrai que les échanges entre les deux pays ont gagné en intensité et en diversité au cours des dernières années (+42% entre 2009 et 2012 et 24 accords de coopération conclus lors de la dernière visite du roi), mais le temps est venu d’aller encore plus loin.

Ce Forum d’affaires s’inscrit dans cette dynamique.

L’objectif est de présenter les avantages concurrentiels du Gabon et de favoriser les rencontres B2B entre les acteurs.

Ateliers sectoriels sur le bois et l’agroalimentaire, et visites de chantiers à Casablanca sont au programme.

Le Gabon souhaite attirer un nouveau tissu d’entreprises, les PME, autres que les grands groupes déjà partenaires tels que l’OCP, Managem, Addoha ou Maroc TelecoM. Le Gabon a ainsi mis en place des atouts considérables afin d’attirer de nouveaux profils d’investisseurs.

Les premières dispositions incitatives concernent les douanes.

Des incitations fiscales existent pour les secteurs du logement, du tourisme, de l’agriculture et de la pêche, du bois, du ciment et des entreprises nouvelles.

Exonération temporaire de cinq ans pour une SARL dans l’agroalimentaire, amortissement dégressif avec un taux majoré à 30% et TVA avantageuse dans le secteur du bois, existence de zones économiques privilégiées, etc.

L’autre volet concerne le foncier avec l’allégement des procédures d’appropriation de terrain.

Celle-ci est accélérée avec l’existence d’un interlocuteur unique.

Pour Omar Monkachi, Marketting Manager de Diana Holding, « tout ce qui a trait aux exonérations est un avantage.

Nous percevons quelles pourraient être nos entrées et avons de ce fait une certaine visibilité pour concrétiser de vrais partenariats.

Nous comprenons les démarches à suivre », conclut-il.

Mais là où le bât blesse, c’est l’acheminement des produits.

Malgré la création d’une liaison aérienne directe entre Casablanca et Libreville, les liaisons maritimes sont encore tâtonnantes.

Des entreprises sont prêtes à investir, mais le dispositif logistique est quasi inexistant.

Pour le ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique, Aziz Rabbah, « le transport maritime fait malheureusement défaut.

Il faut travailler davantage sur la logistique qui accompagne l’investissement et les échanges, et être plus agressif ».

C’est un enjeu important pour la sécurité alimentaire du Gabon qui reste très dépendant des importations, notamment marocaines, d’aliments.

L’agroalimentaire, comme le rappelle l’ambassadeur du Gabon au Maroc, « est un secteur stratégique au Gabon qui mérite immédiatement un coup d’accélérateur »