L’Observateur du Maroc : Comment évoluent ces derniers temps les télécoms au niveau national, surtout que le secteur communique fort peu ?

Fréderic Debord : C'est vrai qu’on ne communique pas beaucoup sur le secteur. En quelques années seulement, les télécoms sont devenus ultra concurrentiels. Avec le lancement d'INWI il y a 4 ans, on peut se vanter d’être à l’origine de la démocratisation qui a accéléré la cadence. Aujourd’hui, dans la partie voix et celle de la voix prépayée, nous avons une lutte féroce entre trois opérateurs avec des offres qui étaient innovantes. Maintenant, il va falloir investir pour les prochaines années. Il est temps pour l'ensemble des opérateurs de remettre l'action sur l'innovation, sur la qualité et sur la valeur. Nous espérons très fortement que le développement du haut débit va recréer de la valeur pour le secteur, pour permettre les investissements lourds qui nous attendent.

Comme vous l’avez expliqué, le marché est devenu très concurrentiel, sauf que toute l’attention des opérateurs est portée sur le prix, qu’en est-il alors de la qualité ?

J’estime que la qualité que fournit actuellement certains opérateurs est tout à fait à la hauteur des standards internationaux. Il est vrai que j’entends dire de temps en temps que des clients sont coupés toutes les minutes, n'arrivent pas à tenir une conversation ou n'arrivent pas à envoyer un sms. Ce niveau de qualité est inacceptable et j'encouragerais les clients concernés à changer d’opérateur.

Malgré les baises considérables qu’ont connues les prix dans le secteur, nombreux sont ceux qui continuent à se plaindre de leur cherté, qu’en pensez-vous ?

Nous avons une association des opérateurs qui est une organisation professionnelle comme les autres. Mais s'il y a bien une chose dont on ne parle pas, ce sont bien les prix. Si les prix s'effondrent et d'ailleurs le rapport de l'ANRT le démontre d'une année à l'autre, c'est qu'il y a vraiment une concurrence farouche. Je pense que les prix pratiqués au Maroc sont aujourd’hui parmi les plus bas de la région et sans nul doute dans la Méditerranée. Donc le niveau des prix est très bas à tel point qu'aujourd'hui le client ne se rend plus compte du temps qu'il utilise. Je me souviens quand je suis arrivée, il y a 4 ou 5 ans, le prix était vraiment une barrière, mais aujourd'hui tout le monde peut communiquer. Avec 132% de taux de pénétration, c’est que tout le monde a un téléphone, voire deux cartes Sim…

INWI se lance dans le wifi gratuit, pourquoi faire ?

Ce produit s'inscrit tout à fait dans la ligne et dans la stratégie d'INWI qui est de démocratiser les usages. On l’a fait sur la voix, aujourd'hui on voudrait le faire sur la data et sur le haut débit. On sait que le haut débit aujourd'hui en 3G plus n'est pas très efficace, la 4G doit arriver. Et quand elle va arriver elle ne sera pas disponible pour tout le monde partout. En revanche, le « Wifi Hdak» qu'on développe c'est quelque chose qui est disponible dès aujourd'hui. Tout le monde a un laptop avec Wifi compatible, tous les téléphones sont compatibles Wifi, donc on a décidé d'investir lourdement sur cette technologie qui est de fournir un Wifi dans la rue pour tout le monde. Aujourd'hui on lance ce service à Casablanca sur 4 zones et nous allons en étendre la couverture sur Rabat, Agadir et Marrakech. Je rappelle que ce service a très bien marché sur El Jadida où nous avions couvert toute la ville et avons travaillé pour ce faire avec le gouverneur. C’était une très belle expérience ❚