Un vent favorable souffle sur le Royaume

Pour une fois, le Haut-Commissariat au Plan ne risque pas de trop fâcher Abdelilah Benkirane. Dans sa dernière note de conjoncture, l’institution que dirige Ahmed Lahlimi annonce que les perspectives de croissance, pour le troisième trimestre 2014, seraient, dans l’ensemble, plus favorables qu’au deuxième trimestre. Les activités hors agriculture, notamment les industries exportatrices, telles que la confection, l’aéronautique et l’automobile, devraient bénéficier d’une hausse de plus de 3% de la demande mondiale adressée au Maroc. Globalement, sous l’hypothèse d’une baisse de 2,7% de la valeur ajoutée agricole et d’un redressement de près de 3,4% des activités hors agriculture, le rythme de croissance économique nationale devrait s’accélérer, au troisième trimestre 2014, pour se situer aux environs de 2,6%, en glissement annuel, au lieu de 2,3% au deuxième trimestre. A la lecture de ce taux, c’est sûr que Benkirane fera la moue… Le HCP souligne l’amélioration du climat conjoncturel dans la plupart des économies avancées, au deuxième trimestre 2014, qui aurait profité d’un redressement de 3,2% du commerce mondial, après un ralentissement au premier trimestre dû à la décélération des importations chinoises et américaines. Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc aurait crû de 3,5%, en variation annuelle. Les exportations de biens, en valeur, en hausse estimée à 15% au deuxième trimestre 2014, auraient tiré profit de l’amélioration de la demande extérieure, notamment celle adressée au secteur de l’automobile (câblage, construction de voitures) et au textile (confection). A l’inverse, les ventes extérieures du phosphate et de ses dérivés auraient continué de pâtir de la contraction de la demande qui leur est adressée et du reflux de leurs cours sur le marché mondial. Quant aux importations, elles se seraient inscrites en accroissement de près de 4,4% en variation annuelle, alimentées, en particulier, par les acquisitions des biens de consommation (voitures de tourisme, tissus, ouvrages en plastique). La hausse plus marquée des exportations par rapport aux importations se serait traduite par une amélioration du taux de couverture estimée à 5 points, pour se situer à 53,9%, et une atténuation du déficit commercial de 5,8%, en glissement annuel. Par ailleurs, à en croire le HCP, au deuxième trimestre 2014, la demande intérieure se serait légèrement renforcée, en ligne avec le raffermissement de la croissance économique. La consommation des ménages aurait progressé de 3,5%, en glissement annuel, après +3,2% un trimestre auparavant. Cette légère hausse aurait, particulièrement, profité aux importations de biens de consommation, dont la hausse aurait atteint environ 17,8%. Pour sa part, la formation brute de capital aurait été plus soutenue qu’au trimestre précédent. L’investissement en produits industriels aurait légèrement repris, après avoir marqué le pas au premier trimestre. C’est ainsi que les importations de biens d’équipement auraient progressé d’environ 20,3%, en glissement annuel. A l’inverse, l’investissement dans le secteur BTP, particulièrement l’immobilier, aurait légèrement ralenti. Autre bonne nouvelle, l’inflation aurait sensiblement ralenti, au deuxième trimestre 2014, pour se situer à environ 0,1%, au lieu de +0,4% un trimestre auparavant. Ce profil baissier, qui devrait se poursuivre au troisième trimestre, aurait été attribuable, d’une part, à la poursuite du repli des prix des communications et, d’autre part, à la baisse de 1,1% des prix des produits alimentaires, particulièrement des produits agricoles frais, après avoir augmenté de 3,2%, durant la même période une année plus tôt. En revanche, les prix des produits non-alimentaires auraient maintenu leur tendance haussière, affichant une augmentation de 1,3%, en glissement annuel. Dans le même sillage, l’inflation sous-jacente, qui exclut les produits frais et l’énergie, aurait atteint 1,2% au deuxième trimestre 2014 au lieu de +1,1% un trimestre plus tôt, suite à un léger accroissement des prix des produits hors frais, particulièrement ceux du transport et de l’enseignement❚