« Le Maroc doit se positionner en tant que hub dans l’enseignement privé »
Dr Haris Hassabis, Pru00e9sident de lu2019Universitu00e9 Internationale de Casablanca (UIC)

L’Observateur du Maroc : Après quatre ans d’activités au Maroc, quel bilan dressezvous aujourd’hui pour votre université ?

Dr Haris Hassabis : L’Université Internationale de Casablanca, durant ces quatre années, a trouvé sa place dans le paysage de l’enseignement supérieur marocain. Fondée en 2010 par le réseau international Laureate (60%) et la Somed (40%), l’UIC a acquis le statut d’université privée en 2011 et a pu se distinguer par la qualité et la diversité de ses offres de formation, en parfaite adéquation avec les exigences du marché de travail. Cette année est importante pour nous, surtout avec l’ouverture du nouveau campus Bouskoura qui a été réalisé suite à l’augmentation du nombre de nos étudiants. Construit sur une superficie de 10 hectares, ce nouvel espace a une capacité d’accueil de 3.500 étudiants aujourd’hui en attendant les deux dernières phases qui permettront d’accueillir 10.000 d’ici 2022. L’investissement global sera de 1 milliard de dirhams. Première université en Afrique du réseau Laureate International Universities, nous aspirons à travers ce nouveau campus, confirmer sa position au niveau national et continental.

Quel est aujourd’hui le positionnement de l’UIC par rapport aux autres universités concurrentes ?

On ne peut pas parler de concurrence aujourd’hui, mais plutôt de complémentarité. Le marché est encore vierge et il y a de la place pour tout le monde. Par contre, chacune des universités existantes a ses particularités. Le cheval de bataille de l’UIC est l’employabilité des lauréats. Nous sommes la première université qui a mis en place un bureau de carrière pour la recherche des emplois pour nos étudiants. Aujourd’hui, le taux d’employabilité est de plus de 90% pour les six premiers mois. Et parce que l’ouverture à l’international est incontournable dans un contexte professionnel globalisé, nos étudiants ont la possibilité d’effectuer une partie de leur cursus, voire même l’obtention d’un double diplôme, dans l’une des 75 institutions du réseau Laureate International Universities, au sein de 100 campus répartis dans 30 pays. Les stages à l’étranger et l’apprentissage des langues font également partie intégrante de cette démarche.

Quel regard portez-vous sur l’enseignement privé au Maroc ?

L’enseignement supérieur privé au Maroc est encore à ses débuts. On compte aujourd’hui quelques 20.000 étudiants pour le privé contre 300.000 pour le public. Les deux se complètent et doivent collaborer ensemble pour améliorer le taux d’accessibilité à l’enseignement supérieur au Maroc. Notre groupe a choisi le Maroc comme première destination du réseau dans le continent. Ceci émane de la position du pays en tant que Hub africain. Notre objectif était de rendre l’UIC une université plutôt à dimension africaine ou même internationale. Nous avons aujourd’hui des étudiants d’origine africaine et un seul Français. Il faut dire que le nombre n’est pas aussi important vu le manque d’informations. Le Maroc doit se positionner aujourd’hui en tant que hub dans l’enseignement privé en adoptant une stratégie bien ficelée comme ce qu’il a fait pour le tourisme et le business pour pouvoir attirer les étudiants internationaux. C’est une industrie qui rapporte des millions de dollars pour le pays. En Angleterre par exemple, il y a tout un conseil d’enseignement qui promeut le secteur à l’échelle internationale. Le Maroc doit communiquer dans ce sens. On ne peut le faire tout seul. Il faut qu’il y ait un partenariat publicprivé ❚