Radicalisation. Un islamologue algérien reçoit des menaces de décapitation
Saïd Djabelkhir. On voudrait le décapiter

L'affaire de l'universitaire algérien Saïd Djabelkhir connaît pas mal de rebondissements. Condamné pour atteinte à l'islam, ll reçoit des menaces de décapitation.

Un universitaire poursuit son collègue en justice pour offense à l’islam. Le collègue est condamné à 2 ans fermes plus une amende. L’affaire n’est pas finie pour autant. Saïd Djabelkhir, universitaire algérien est un chercheur islamologue qui sort des sentiers battus. Depuis qu’il a dit que le sacrifice du mouton existait avant l'avènement de l’islam et que certains récits du Coran ne sont pas des faits historiques mais destinés à transmettre des valeurs morales, il reçoit des menaces de morts.

A l’intellectuel on répond par des menaces à la Daesh. Les messages qu’il reçoit et qui sont accompagnés de sa photo et de son adresse, appellent à le décapiter, à l'égorger ou à le lapider, rapporte l’AFP. En clair, cela veut dire que personne n’a le droit de discuter des dogmes enseignés et/ou imposés par les Etats. Cela veut dire aussi que l’université algérienne est très éloignée de sa mission première, faire de la recherche, discuter des valeurs sociales, remettre en cause le « normal » et combattre l’ignorance.

La religion est imposée par la force et les sorties de piste sont lourdement sanctionnées par des privations de liberté. La seule différence entre les pays islamiques est la durée de l’emprisonnement et le montant de l’amende. Pourquoi s’étonner que les universités islamiques trainent très loin dans les classements mondiaux.

Maintenant, l’universitaire va déposer une plainte auprès du procureur du tribunal de Sidi M’hamed à Alger pour « menaces de mort, diffamation et incitation à la haine », a annoncé son avocat Me Moumen Chadi.