Hirak algérien. Pour le régime, tout le monde est terroriste
Ferhat Mhenni, le président du MAK lors de la dernière manifestation des Kabyles en France.

Le pouvoir algérien a accusé le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), d’être une organisation terroriste. La réponse du MAK n’a pas tardé.

« Le ministère algérien de la Défense vient de déraper gravement en publiant un communiqué sur son site officiel dans lequel, sans aucune preuve, il accuse le MAK de préparer des attentats terroristes », a déclaré, lundi, le président du MAK, Ferhat Mehenni, qui est aussi le président du gouvernement kabyle provisoire, dans un communiqué distribué aux médias.

Le début de l’affaire. Le ministère de la Défense algérien a prétendu avoir démantelé une cellule criminelle composée de militants du MAK et ces derniers ont avoué qu’ils projetaient des attentats contre les marches du mouvement de protestation populaire du Hirak. Pour seule preuve, le ministère parle des aveux d'un certain H. Nourredine, qu'il présente comme un ex-membre du MAK. C’est ce H. Nourredine qui aurait donc révélé l'existence de ce plan criminel, machiavélique qui consiste à perpétrer des attentats et demander l'intervention étrangère par la suite.

Le porte-parole du MAK, Aksel Ameziane est catégorique, "Nous réfutons tout. Cet homme n'est en aucune manière un militant du MAK », déclarait-il à l’AFP, metant au défi le ministère algérien de la Défense de donner le nom de ce prétendu militant, sa date et son lieu de naissance ». Aucune réponse jusqu’à maintenant.

Aussi bien le président que le porte-parole ont insisté sur le fait que le MAK est un mouvement pacifique qui revendique le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Le MAK n’est pas la première organisation à être accusée par le régime militaire d’Alger d’infiltrer le Hirak pour commettre des actes terroristes. Le Mouvement islamo-conservateur Rachad, interdit en Algérie, est déjà passé par là. Plus récemment les services de sécurité ont arrêté 8 jeunes algériens qu’ils ont aussi accusés de préparer des actes violents.

Mais l’affaire qui a le plus fait rire en Algérie et ailleurs, c’est celle de ce Dahdouh qui est apparu sur les écrans pour accuser tous les indésirables des actes les plus condamnables. C’est d’ailleurs un ancien terroriste islamiste condamné puis gracié et que certains accusent d’avoir été un agent des services militaires lors de la décennie noire.

On l’a compris, le régime militaire a décidé de tout faire pour casser le Hirak. En plus de ces bagarres avec les mouvements Rachad, le MAK et d’autres, il déploie une grande propagande par laquelle il veut faire croire aux Algériens que leur « pays-continent » va bien, très bien même, et que ses ennuis viennent de forces étrangères.