En politique, il ne faut jamais prendre une déclaration trop au sérieux. Un jour on dit une chose, le lendemain, on pourrait très bien soutenir le contraire.
Rached Ghannouchi, le, patron du parti islamiste tunisien Ennahda et président de l’Assemblée des représentants du peuple (le parlement tunisien) avait fait, il n’y a pas si longtemps une déclaration pour le moins étonnante à propos de l’Union du Maghreb. Pour lui, ne comptaient que 3 pays, la Tunisie, la Libye et l’Algérie. La réaction des Marocains était vive, certains ont répliqué que le Maroc n’aurait rien à faire dans une union où sévit un Ghannouchi. Bref c’était très chaud.
Néanmoins, le patron d’Ennahda peut à l’occasion se rattraper, après tout une déclaration reste une déclaration. Et voilà justement que lors de sa rencontre avec Abdellatif Ouahbi, le leader du Parti Authenticité et Modernité (PAM), il a complètement changé de mélodie. Désormais Ennahda veut renforcer les relations maroco-tunisiennes et pas question de penser à un Maghreb uni sans le Maroc.
On peut applaudir Ouahbi. On peut penser qu’il a été à l’origine de ce virage serré. On n’attend pas plus de la diplomatie partisane. Même si on aurait pu penser que ce sont les islamistes marocains du PJD qui auraient pu accomplir cette mission. On peut les excuser, ils sont plus concentrés sur la Palestine (thème majeur de leur campagne électorale) que sur les grands dossiers de leur pays. D’ailleurs, on ne les a pas entendus lorsque Ghannouchi avait exclu le Maroc du projet de L’Union du Maghreb. Et d'ailleurs, sont-ils sortis manifester contre l'Allemagne? Non. Contre l'Espagne? Non plus. Contre Israël? Oui bien sûr, ils voulaient. Mais Corona les en a empêchés. Ce satané virus n'a pas que de mauvais côtés finalement.