France. Le renseignement algérien mis en cause dans l’enlèvement d’un opposant

Dans cette enquête menée par un juge antiterroriste parisien ayant déjà abouti mi-avril à trois mises en examen, l'AFP a appris mardi de source proche du dossier que la DGSI met en cause un quatrième protagoniste non poursuivi à ce stade: S. S., présenté comme un "sous-officier algérien de la DGDSE", un service de renseignement de ce pays, âgé de 36 ans.
Il aurait été présent à Paris "sous la couverture diplomatique de Premier secrétaire" de l'ambassade d'Algérie, mais n'a pas été arrêté.
Il n'est possiblement plus en France et pourrait faire valoir une éventuelle immunité diplomatique.
Le cas de cet homme a été également évoqué par le JDD dimanche, jour où Alger a notifié à la France de nouvelles expulsions de certains de ses fonctionnaires.
L'influenceur Amir Boukhors dit "Amir DZ" avait été enlevé le 29 avril 2024 dans le Val-de-Marne puis relâché le 1er mai.
L'enquête, d'abord menée à Créteil, a été reprise en février par le Parquet national antiterroriste (Pnat) et confiée à la DGSI et à la Brigade criminelle.
Trois hommes, dont un agent consulaire algérien, ont été mis en examen mi-avril pour arrestation, enlèvement, séquestration, en relation avec une entreprise terroriste.
Dans son rapport du 11 avril épluchant les contacts entre téléphones occultes, la DGSI évoque donc "la possible participation" à ces faits de S. S.: il aurait été appelé par l'un des mis en cause "alors que commençait la séquestration", ou aurait participé à un "débriefing" à quatre "deux heures après l'enlèvement".
S. S. a aussi retiré cette nuit-là à la banque 2.000 euros, alors qu'Amir Boukhors a entendu ses deux gardes compter sur une rémunération de 1.000 euros chacun.
Le téléphone du Premier secrétaire a aussi borné plusieurs fois près du domicile d'Amir Boukhors et d'un bar où il avait ses habitudes, plus d'un mois avant l'enlèvement.
La vague d'interpellations a été déclenchée le 8 avril 2025, lorsque l'un des mis en cause a été repéré à nouveau devant le domicile de l'influenceur.
Avec AFP