Médecins étrangers, voici les conditions pour exercer au Maroc
Il suffit de s'inscrire sur le tableau de l'Ordre national des médecins pour pouvoir exercer au Maroc, l'équivalence n'est plus exigée

Venue pour remédier à la grande pénurie en ressources humaines dans le secteur de la santé, la loi n° 33-21 relative à l’exercice de la médecine prévoit une batterie de mesures pour permettre l’exercice au Maroc aux médecins étrangers.

Alors que la pandémie bat son plein et les hôpitaux et autres services de réanimation sont pris d’assaut par les milliers de cas touchés par la variant Delta de Covid-19, la pénurie du personnel de santé se fait de plus en plus pesante. Ainsi après son adoption par le Conseil du gouvernement, la loi n° 33-21 modifiant et complétant la loi n°131-13 relative à l’exercice de la médecine, a été publiée lundi 26 juillet 2021 dans le Bulletin officiel. Incitatives, des mesures sont ainsi mises en place pour encourager les médecins étrangers ainsi que les médecins marocains résidant à l’étranger à opter pour le Maroc entant que destination pour l’exercice de la médecine.

Déficit et remède

« Le déficit dans le nombre des professionnels de santé est de l’ordre de 97.000 : 32.000 médecins et 65.000 infirmiers et techniciens de santé. Sans un partenariat public-privé, on ne peut y pallier qu’au bout de 30 ans », nous explique auparavant Adil Zniber, directeur des ressources humaines au Ministère de la santé. « D’ailleurs le Maroc figure sur le top 50 des pays les plus touchés par la pénurie du personnel de santé », ajoute le responsable en nous expliquant les termes du projet de réforme du système de santé dans notre pays et dont le cinquième axe concerne principalement l’ouverture de l’exercice professionnel aux étrangers.

Ainsi cette nouvelle loi vise à enrichir le capital humain médical, augmenter le nombre de compétences médicales disponibles et reconsidérer les conditions empêchant le recrutement et l’attraction des compétences médicales étrangères et des compétences médicales marocaines résidant à l’étranger. Ceci tout en garantissant le droit au traitement et aux soins de santé conformément aux dispositions de la loi-cadre n° 09-21 relative à la protection sociale.

Accès facilité

«Les médecins étrangers souhaitant exercer au Maroc sont soumis aux mêmes conditions que leurs homologues marocains, au sujet des diplômes et certificats autorisant l’exercice de la profession, et qu’ils ne soient pas condamnés de délit ou de crime au Maroc ou à l’étranger», stipule l’article 32 de ce texte. Une mesure encourageante qui va permettre aux médecins étrangers d’avoir une carte d’inscription conformément aux dispositions légales relatives aux conditions d’entrée et de séjour des étrangers au Maroc.

Notons que le projet de loi permet aux médecins marocains évoluant à l’étranger de bénéficier de certaines facilités administratives. Ainsi la présentation de l’équivalence du certificat ou du diplôme obtenu d’un établissement étranger n’est plus obligatoire. Faisant valoir l’expérience acquise, la loi ouvre ainsi les portes aux médecins MRE. La loi 33-21 lève également les restrictions à l’exercice temporaire de la profession par les médecins non résidant au Maroc. Ainsi, toutes conditions liées à l’importance de l’intervention médicale, à la spécialisation ou à la technique médicale ont été annulées. Un processus qui ouvre le champ de la pratique temporaire dans tous les établissements de santé affiliés au secteur public ou privé au lieu de se limiter à un type d’établissement de santé. Rappelons que selon l’article 27, la durée de validité de la carte d’inscription sera augmentée. Le médecin étranger aura ainsi besoin d’au moins 4 ans pour assurer sa stabilité et pouvoir réaliser son projet professionnel au Maroc.